Les découvertes troublantes de cadavres ou de carcasses d’animaux marins suscitent de prime abord de la curiosité. Mais cela soulève aussi des questions. Depuis plusieurs jours, une ‘étrange boule filandreuse blanchâtre’, inerte, a captivé l’attention du public et des internautes. Chacun y est allé de sa thèse et de son hypothèse… Il s’agit bien en fait d’un baleineau mort-né, qui était encore enveloppé dans son placenta. La découverte a été faite par un pêcheur, à 9 heures du matin, le mercredi 23 août au large de Souillac. Il a informé les gardes-pêche de Riambel. Des plongeurs de la garde-côte nationale et des membres de la Special Mobile Force se sont également rendus sur place et ont constaté le décès au cours de la journée. Au niveau du ministère de la Pêche, on indique que les résultats de l’analyse sur l’animal marin pourraient être connus la semaine prochaine.

Ce n’est pas le seul incident récent concernant un animal marin. Récemment, le 14 août plus précisément, le cadavre d’une tortue de mer avait été retrouvé à Mahébourg. Pas loin de chez nous, à l’île sœur, le 22 août, un baleineau s’est échoué dans le lagon de l’Hermitage et a malheureusement succombé le lendemain.

Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, a souligné que de tels événements, bien que tragiques, sont des phénomènes naturels. Il explique : «Les mammifères marins, tout comme nous, peuvent tomber malades, et des fausses couches peuvent aussi se produire. Ces événements font partie de la vie. Cependant, en raison des courants marins, il est rare de trouver ces animaux échoués. Souvent, ils sont consommés par les requins avant même d’atteindre la côte.» Néanmoins, il attire l’attention sur les facteurs qui impactent négativement les organismes marins, notamment les collisions avec les navires en mer, compte tenu de la proximité de la grande route entre la Chine et l’Afrique du Sud.

Autre facteur : la pollution marine, en particulier le plastique dans l’océan, qui représente un problème majeur, contaminant les systèmes des organismes marins. En effet, la pollution plastique est considérée comme la principale menace pour la faune marine. La qualité de l’eau de mer est également un sujet préoccupant. Vassen Kauppaymuthoo cite le réseau d’égout sur la côte entraînant notamment les bactéries et les virus dans la mer et pouvant rendre les animaux marins malades. En outre, les équipements de pêche, en particulier les filets abandonnés, connus sous le nom de «filets fantômes», exercent également une pression sur les baleines qui sont parfois prises au piège.

Quant au réchauffement climatique, il a un impact sur la qualité de l’oxygène et de l’eau de mer, affectant principalement les poissons. «Il y a toujours un souci au niveau local, mais des mesures ont été prises par les autorités concernant les sacs en plastique ou les plastiques à usage unique, et ce n’est pas mal. Mais la pollution plastique provient aussi d’ailleurs à travers les océans», fait remarquer l’ingénieur en environnement. Il est nécessaire de prendre des mesures pour protéger les organismes marins et préserver la santé de nos océans. Considérant la menace globale, les autorités locales et internationales doivent collaborer pour lutter contre les diverses menaces qui pèsent sur l’environnement marin, conclut-il.

Plage terreuse

Le ministère de la Pêche a mis en place un protocole d’action pour l’enlèvement de la carcasse échouée en face du jardin Telfair à Souillac. Cette opération s’est révélée complexe pour les autorités en raison des difficultés d’accès à cet endroit. Cependant, Carina Gounden, défenseure de la cause environnementale, exprime ses préoccupations sur la manière de procéder dans de telles situations. «Le sable a été retourné à l’aide d’une tractopelle, entraînant de la terre sur la plage, qui risque d’envoyer de la boue dans la mer (…) Il est impératif que la plage soit remise en état.»