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Événement tragique à Arsenal

Entre traumatisme et rétablissement

7 mars 2024, 19:50

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Entre traumatisme et rétablissement

L’angoisse des familles des victimes à l’hôpital, dimanche soir, juste après le drame.

Dans le village de Grande-Retraite, situé à l’est du pays, les conversations autour de l’événement tragique du kanwar d’Arsenal se poursuivent avec un sentiment de familiarité chez presque toutes les personnes que nous rencontrons sur notre chemin. Le long de la route Royale, la tranquillité règne malgré le traumatisme, avec l’espoir d’un retour à une certaine normalité. Adesh, la trentaine et l’un des rescapés qui a pu sortir de l’hôpital, n’est pas à la maison au moment où nous nous rendons chez lui. Sa mère nous accueille néanmoins à cœur ouvert, malgré des émotions mitigées.

«Il est allé payer les factures de Telecom il y a peu de temps. Il dormait quand je lui ai dit, alé beta, va faire le paiement. Ses cousins l’ont accompagné. De cette façon, il peut au moins sortir de la maison et obtenir un sentiment de calme», dit la maman. Elle ajoute : «Je suis originaire du village de Triolet et je me suis mariée dans le village de Grande-Retraite, où je vis depuis près de 40 ans. Adesh est le dernier de mes trois enfants. Comme ses cousins et ses amis sont issus de Triolet, il avait décidé de se joindre à leur groupe pour effectuer le pèlerinage vers Grand-Bassin. Il avait pris une semaine de congé pour cela.»

Or, le dimanche 3 mars, «nous étions dehors, sur la route principale, offrant des rafraîchissements aux pèlerins marchant vers Grand-Bassin, quand les gens de notre allée m’ont dit qu’ils avaient appris via des vidéos sur les réseaux sociaux qu’enn kanwar inn pran difé, lekip sorti Triolet sa. J’étais stressée et je ne savais pas trop ce qui se passait car je n’utilise pas de smartphone. J’ai appelé les membres de ma famille à Triolet, qui s’étaient entretemps précipités à Arsenal. Ils m’ont raconté ce qui s’était passé, et que mon fils ainsi que ses cousins avaient été admis à l’hôpital. (...) Je n’ai pas pu aller le voir car mon époux a des problèmes de santé dont je dois me charger. Mais je savais qu’il (Adesh) était entre de bonnes mains avec mes proches. Je lui ai parlé; il m’a dit qu’il allait bien sans donner beaucoup de détails. Il ne voulait pas que je sois angoissée. (…)»

La mère d’Adesh confie aussi : «D’un côté, je suis soulagée que mon fils soit sain et sauf, mais nous ne pouvons pas comprendre la douleur des parents qui ont perdu leur enfant. Nous faisons des prières à la maison. Mon fils se rétablit physiquement, mais il n’est pas en mesure de s’alimenter correctement à ce stade, ni d’être dans un état autre que le choc. Il lui faudra du temps pour surmonter le traumatisme. Pour l’instant, nous laissons les choses se faire et se rétablir à leur propre rythme…»

Nous avons également essayé de prendre contact avec Adesh par téléphone, mais il était injoignable à l’heure où nous mettions sous presse.