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Théâtre

Entrez dans la dramatique danse des Mamzel

21 juillet 2025, 16:00

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Entrez dans la dramatique danse des Mamzel

■ La troupe de la pièce en Kreol Morisien «Mamzel» sera bientôt en résidence. Parmi les têtes d’affiche : Ingrid Blacburn-Latour

Un père de famille est mort. Celles qui restent se retrouvent après plusieurs années. Et seront confrontées à celui qui est devenu le nouveau maître de maison. Paroles et regards croisés qui nous diront, avec des mots choisis, les travers d’une société rongée par les effets et méfaits de la consommation de drogues synthétiques. C’est la situation de départ de Mamzel, la pièce en préparation de l’auteur et metteur en scène Thierry Françoise.

La pièce, en Kreol Morisien, entrera dans une étape critique de création du 28 juillet au 2 août. La troupe sera en résidence artistique au Caudan Arts Centre. L’occasion pour une équipe indianocéanique de se retrouver in situ – artistes et techniciens compris – pour donner corps à Mamzel. Autour de Thierry Françoise, un casting majoritairement féminin composé de Géraldine Boulle, Ingrid Blackburn-Latour, Kelly Ang Ting Hone et Adrien Beaugendre.

Dans un huis clos qui dure une nuit, chacun videra son sac, articulera ce qu’il a pensé durant des années, sans le dire. «Cette pièce traite de thématiques qui me touchent profondément, c’est-à-dire la famille, la condition des femmes et les questions d’addiction», explique l’auteur et metteur en scène. «C’est une tragédie qui aborde le sujet difficile de la drogue synthétique. Je travaille dessus depuis cinq ans, pour choisir un angle, pas neutre, mais qui, sans bousculer les choses, va inviter au questionnement.» Le théâtre peut-il être neutre ? Pour Thierry Françoise, un sujet comme la drogue synthétique est «sensible». Il insiste sur un «travail très pointu avec les comédiens, pour qu’à aucun moment, on ne tombe dans la caricature. Nous sommes là pour parler d’un sujet qui nous touche tous, parce que si notre voisin est concerné par ce problème, cela veut dire que nous le sommes aussi».

Cette aventure artistique bénéficie du soutien du Fonds de co-création de la Commission de l’océan Indien (COI), dans le cadre du projet régional de développement des industries culturelles et créatives. Pour cette co-création, le chorégraphe malgache Michele Ange Ralaiheilinarivony, et le chorégraphe mauricien installé à La Réunion, Thabo Legrand, vont apporter leur touche. Tout comme Nicolas Derieux et Léa Szakaradek du Labothéâtre de la Réunion, «pour un accompagnement au niveau de l’écriture et de la mise en scène», précise Thierry Françoise. Le musicien et percussionniste Kurwin Castel assurera l’ambiance et les bruitages.

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Avec son casting majoritairement féminin, l’un des objectifs de Mamzel est de «donner de la visibilité à des comédiennes de talent». La danse jouera un rôle très important dans Mamzel. Mais la cadence n’a pas été simple à suivre. D’abord au niveau du casting. «Cela n’a pas été simple de trouver une comédienne âgée de plus de 40 ans sachant danser», confie l’auteur et metteur en scène. La «perle rare», pour Thierry Françoise, c’est Ingrid Blackburn-Latour, vue dans La cathédrale, film réalisé par Harrikrishna Anenden (2006). Elle a aussi participé à une adaptation locale de Carmen.

Pourquoi placer la danse au cœur de cette pièce ? «Cela vient sans doute de ma formation de touche-à-tout en France. Il y avait un module de danse contemporaine qui m’a beaucoup intéressé», affirme Thierry Françoise que l’on a d’abord connu comme humoriste et comédien.La danse, dans le théâtre, n’est pas qu’une respiration mais, surtout, elle prend le relais «là où les mots ne peuvent pas agir. La danse comble un vide», ajoute-t-il. Le défi est de faire cohabiter plusieurs disciplines pour «s’éloigner du théâtre traditionnel. Le théâtre contemporain permet cette liberté. Un élément d’art numérique sera aussi intégré dans la pièce».

Alors que l’équipe sera réunie en résidence la semaine prochaine, l’aventure de Mamzel a commencé au mois d’avril de cette année, en ligne avec les collaborateurs réunionnais. La semaine, place à la magie de la co-création, où la pièce sera mise à plat devant les divers membres de l’équipe. La réflexion sur «ce qui marche et ce qui ne marche pas» devrait aboutir à des représen- tations vers le mois de septembre de cette année. Avant une éventuelle tournée dans les pays de la région. Dans le long terme, Thierry Françoise a le projet de transformer la pièce de théâtre en Kreol Morisien, Mamzel, en film.

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