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Plages d’Albion

Érosion et vulnérabilité écologique guettent

3 août 2025, 09:00

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Érosion et vulnérabilité écologique guettent

Le projet de protection du littoral couvre 390 mètres de plage.

Les côtes d’Albion, durement affectées par l’érosion et les récents cyclones, feront bientôt l’objet de travaux de protection et d’aménagement. Le projet, pour lequel le permis d’Environmental Impact Assessment (EIA) a été délivré en juillet, concerne un tronçon de 390 mètres longeant l’Albion Fisheries Research Centre et reliant les deux plages publiques, nord et sud. Il s’inscrit dans le programme national visant 16 sites particulièrement vulnérables.

Actuellement, aucun dispositif de protection n’est installé sur place, ce qui expose la zone à une forte érosion. À l’instar de cela, la détérioration a déjà atteint la limite de l’Albion Fisheries Research Centre, mettant à nu des câbles électriques. Des zones végétalisées subsistent au nord, mais elles sont également menacées. Le littoral présente un avant-plage étroit, bordé de quelques affleurements rocheux naturels et soumis à un recul progressif.

Les écosystèmes marins proches montrent également des signes de dégradation. La zone intertidale abrite peu d’espèces, notamment quelques crabes (Graspus sp., Nerita sp. et Ocypode spp.), conséquence de la perte d’habitats essentiels pour de nombreux invertébrés. Cela se répercute aussi sur les oiseaux, qui s’en nourrissent habituellement. Le nord du lagon présente un fond dur fait de débris coralliens et de coraux massifs, des colonies de Porites lutea, alors que le sud, plus érodé, est surtout sablonneux, avec des coraux morts et peu de plantes marines, dégradés par les oursins. Sur l’avant-récif, constitué de blocs coralliens morts, seuls 20 % à 30 % des coraux sont encore vivants. Deux espèces coralliennes sensibles, Goniopora stokes (quasi-menacée) et Porites lutea (vulnérable), y sont recensées. Elles se trouvent toutefois à plus de 300 m du rivage et ne devraient pas être directement affectées par les travaux, sous réserve de limiter la dispersion des sédiments.

Solutions durables

Dans ce contexte, le projet vise principalement à lutter contre l’érosion côtière, un problème accentué par le changement climatique et la montée du niveau de la mer. Il cherche aussi à protéger les intérêts économiques et sociaux, à valoriser les espaces de loisirs, à améliorer la qualité de vie des habitants et à garantir la sécurité du public. Pour cela, le projet s’articule autour de trois grands axes. D’abord, la protection côtière, avec des solutions durables qui tiennent compte du lien entre les populations et leur environnement naturel. Ensuite, l’aménagement paysager, pour préserver le paysage côtier, son équilibre écologique et son aspect esthétique, tout en soutenant l’économie locale. Enfin, le développement d’infrastructures respectueuses de la nature, qui favorisent la croissance locale et les activités socioculturelles, tout en ayant un impact positif sur l’environnement.

Pour ce faire, plusieurs travaux importants seront réalisés. Premièrement, une digue en enrochement de 390 mètres sera construite pour protéger la côte des vagues puissantes, dont 350 mètres et 40 mètres de différent type. Juste derrière cette digue, un chemin piéton d’environ 400 mètres sera aménagé, avec des rampes pour faciliter l’accès continu à la plage.

Par ailleurs, un remplissage viendra restaurer la surface de terrain qui a été érodée, permettant ainsi de réintégrer le site dans son environnement naturel. Pour rendre cet espace plus agréable, des travaux de paysaigisme et de végétalisation seront réalisés : pose de gazon, plantation d’arbres et installation d’éclairage solaire pour offrir un cadre sûr et accueillant aux visiteurs.

Les drains existants seront aussi améliorés afin de faciliter l’accès tout en garantissant un bon écoulement des eaux. Là où passe le tuyau d’alimentation, la digue sera adaptée pour faciliter son entretien. Enfin, la clôture du Albion Fisheries Research Centre sera renforcée pour sécuriser le site.

Par ailleurs, bien que ces travaux doivent permettre de protéger la côte et d’empêcher l’érosion, selon le rapport EIA, des inondations côtières restent possibles en cas de conditions extrêmes.

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