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Évitons la balkanisation
Les interpellations musclées de mardi à Côte-d’Or auraient dû être évitées. Parce qu’elles peuvent facilement prendre une tournure communale qui n’est pas bienvenue en temps d’affrontement électoral. Les risques de dérapage et de sédition y relatifs sont bien trop importants pour qu’on alimente davantage la polémique autour d’un terrain pour un Mauritius Tamil Council Cultural Trust, offert en 2003 par le gouvernement MSM-MMM, et repris récemment par le gouvernement actuel à la suite d’un «exercice de révision» du Triangle de Réduit. Important de préciser que de 2005 à 2014, il n’y a eu aucun développement sur ledit terrain et que le gouvernement offre désormais, pas à Réduit, mais à Côte-d’Or, un nouveau terrain, plus un bâtiment, que certains ont accepté et que d’autres refusent.
Disons-le d’emblée : dans le fond du débat, l’express, malgré de multiples sollicitations de part et d’autre, ne soutient ni un groupe ni un autre. Nous militons depuis toujours pour le mauricianisme - donc pour un centre culturel mauricien - et sommes résolument contre la division ou balkanisation de la nation à des fins politiques.
Clairement, la communauté tamoule est profondément divisée, elle aussi, sur la question et loin de nous l’intention de jeter de l’huile sur le feu communal.
Cela dit, nous nous élevons contre toute atteinte contre les droits fondamentaux et démocratiques.
Nous faisons un appel au bon sens.
Il faut éteindre les foyers pouvant mettre ce pays à feu et à sang à cause d’un terrain que la grande majorité des Mauriciens ne calcule même pas. La police, les autorités, les politiciens, les manifestants doivent se garder de compliquer la donne en soufflant sur les braises. Idéalement, l’État devrait éviter de financer les mouvements sectaires/religieux/socioculturels et encourager l’émergence d’une maison de la culture mauricienne qui, elle, abriterait, comme un héritage commun, les différents mouvements culturels et religieux qui font de nous ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas…
Nous devons nous ériger comme défenseurs de ce mauricianisme qu’on nous refuse encore. Cette fusion nationale s’imposera au final puisque c’est inscrit dans nos gènes : le bien commun demeure le plus fort. Pour notre part, on continuera à défendre ces valeurs communes. C’est bien sûr Amin Maalouf qui nous rappelle : «Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s’y côtoient n’ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d’origine ? Y aurait-il une loi de la nature ou une loi de l’Histoire qui condamne les hommes à s’entretuer au nom de leur identité ?»
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