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Éducation

Examens du HSC : flou artistique autour des directives du MES

1 août 2025, 11:22

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Examens du HSC : flou artistique autour des directives du MES

(Photo d'illustration)

À quelques semaines des examens d’Art & Graphics et prochainement, d’Art & Design au Higher School Certificate (HSC), une nouvelle directive du Mauritius Examinations Syndicate (MES) suscite de nombreuses interrogations dans les collèges privés. Désormais, dans le cadre du nouveau syllabus, chaque projet réalisé par les élèves devra être photographié avant d’être soumis. Mais qui sera responsable de cette prise de vue ? L’élève ? L’enseignant ? L’établissement ? Le manque de clarté inquiète autant qu’il agace même si pour le MES, tout est clair

Arvind Bhojun, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), s’exprime à ce sujet. Selon lui, la directive s’adresse aux collégiens qui passent les examens d’Art & Graphics et bientôt d’Art & Design. «Nous avons interpellé le MES à ce sujet. Pourquoi faut-il désormais envoyer une photo du projet ?», interroge-t-il. Il rappelle qu’auparavant, les projets étaient réalisés en classe, sous la supervision directe des enseignants, puis contrôlés sur place par des modérateurs du MES. «Aujourd’hui, ce processus a changé. On nous dit que le projet final doit toujours être déposé au MES, mais on ne comprend pas le but de cette photographie. Est-ce un remplacement de la modération en présentiel ? Est-ce une exigence de Cambridge ? Si oui, quelle est sa logique ?»

Des interrogations

Les interrogations ne s’arrêtent pas là. Les enseignants et les élèves veulent savoir si une seule photo suffit ou s’il faut documenter chaque étape du projet.

«Est-ce que ce sera un suivi séquentiel ? Faudra-t-il illustrer toutes les étapes de l’évolution de l’œuvre ? Autant de détails qui restent flous à ce jour», déplore le président de l’UPSEE. Autre problématique soulevée : la nature technique de la prise de vue. «Qui doit la faire ? Quel type d’appareil utiliser ? Quelle résolution est exigée ?», s’interroge Arvind Bhojun. Avec les examens programmés en septembre, avant le lancement du troisième trimestre, le 11 août, les établissements sont sous pression. Chaque établissement recevra bientôt une date spécifique pour remettre les projets au MES. Mais en pleine période de vacances scolaires, les élèves comme les enseignants sont absents et aucun encadrement n’est possible pour avancer sur les travaux.

La question de la supervision reste également épineuse. C’est aussi le cas pour les projets d’Art & Design. «Qui les supervise ? L’enseignant est-il en mesure de jouer à la fois le rôle de pédagogue et de modérateur ?», se demande Arvind Bhojun. Il craint qu’un flou s’installe entre accompagnement pédagogique et évaluation, ce qui pourrait soulever des suspicions sur la transparence du processus.

«Les enseignants prennent sur leur temps personnel pour encadrer leurs élèves, sans reconnaissance ni compensation. Pourtant, les modérateurs qui viendront contrôler les projets sont eux rémunérés par le MES», rappelle-t-il. Il souligne aussi que dans le cadre des examens d’Art, des examinateurs sont souvent recrutés pour encadrer les sessions pratiques. «Si l’on attend un travail profession- nel des élèves, il faut aussi leur offrir un encadrement professionnel et une reconnaissance à ceux qui rendent cela possible.»

Contacté, le Dr Bhai Imtehaze Ahsun, Officer in Charge du MES, apporte des précisions : «Les instructions émises viennent de Cambridge. Ce sont les écoles qui doivent prendre les photos des projets, pas les élèves eux-mêmes. C’est aux établissements de mettre à disposition l’équipement nécessaire.» Il ajoute que cette méthode n’est pas nouvelle, car elle est déjà utilisée dans d’autres examens comme celui de Physical Education. «Les écoles sont déjà équipées. Certes, c’est une première pour les examens artistiques, mais les enseignants ont reçu des directives claires.» Selon lui, tout le coursework doit être fait sous la responsabilité des enseignants.«La photo fait partie d’un processus de documentation du projet. Cela inclut aussi le travail préparatoire. Les écoles doivent agir en concertation avec les candidats.» Il affirme que des exemples concrets sur la manière de prendre les photos ont été transmis aux établissements. «Ce n’est pas nouveau non plus pour les projets de sculpture : cela a déjà été fait auparavant.»

En attendant que le flou se dissipe, enseignants et élèves s’organisent comme ils peuvent, espérant que les semaines à venir permettront de cadrer ce virage numérique sans compromettre la qualité du travail et l’équité du processus d’évaluation.

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