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Incendie à Mare-chicose
Expansion... de la fumée
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Incendie à Mare-chicose
Expansion... de la fumée
Certains se disent chanceux, tandis que d’autres vivent un véritable calvaire. En effet, la fumée dégagée par l’incendie de Mare-Chicose imprègne une partie de l’île, provoquant divers désagréments. Une partie de la population scrute l’évolution de cette situation, espérant retrouver bientôt un air respirable. De Cluny à Curepipe, les habitants attendent avec impatience le retour à la normale.
De l’autoroute à hauteur de Midlands, on peut apercevoir une masse de fumée tantôt grisâtre, tantôt blanche. En approchant du dépotoir, une odeur nauséabonde envahit l’habitacle des véhicules. Sur place, une pelleteuse charge un camion de terre, qui est ensuite transportée là où pompiers et officiers s’efforcent de maîtriser le feu. Ces derniers multiplient les allers-retours, tant il est difficile de rester en contact prolongé avec cette fumée suffocante. Même des spécialistes, tels que le Dr Ashwamedsing Dinassing, recommandent de prendre des précautions pour éviter des infections pulmonaires. Les efforts des équipes sur place ressemblent à un travail de fourmi pour empêcher que l’incendie ne se propage.
Avec les changements de direction du vent, l’odeur pestilentielle envahit parfois des régions éloignées. Certains habitants se disent toutefois épargnés depuis le début de l’incendie, survenu le 6 novembre. C’est le cas de Shirley et Janine, deux coupeuses de cannes rencontrées à proximité du dépotoir. «Nous arrivons à travailler sans problème», confie Shirley. Sa collègue ajoute : «Cette fois-ci, nous ne sommes pas touchées. Je pense que ce sont les habitants de Rose-Belle qui subissent la fumée.» À Rose-Belle, les avis divergent. Suraj Boyjonauth rapporte que l’odeur fétide est particulièrement présente à certaines heures, notamment lorsqu’il pleut. «À Bananes ou Cluny, cette odeur est insupportable. Parfois, elle me donne des maux de tête que je calme avec des comprimés.» Certains s’interrogent sur l’origine de cet incendie : «Est-ce un acte délibéré ? Il n’a pas fait si chaud ces dernières semaines.» Ramdhutt Chuttoo, habitant d’Astroea depuis plus de 30 ans, note que ces feux deviennent récurrents: «Avant, ce genre d’incendies n’existait pas à Mare-Chicose. Avec le changement climatique, cela risque de persister.»
Une pelleteuse charge un camion de terre dans le cadre des efforts pour éteindre l’incendie.
À Nouvelle-France, la situation est tout aussi préoccupante. Tabida Allyjaan déplore une nuisance persistante, surtout la nuit. «Je me réveille souvent avec un mal de tête.» Daisyrani Ramkhelawon, quant à elle, regrette l’absence des autorités environnementales. «Nous devons garder les fenêtres fermées, ce qui est difficile avec la chaleur. En plus, cette odeur s’imprègne dans nos vêtements, même après les avoir lavés.» Le constat est similaire à 16e -Mille. Vishal Sheila et son épouse, qui tiennent un petit commerce de fruits, expliquent : «Le matin, quand le vent souffle fort, l’odeur nous atteint et c’est pénible, d’autant que nous travaillons à l’extérieur.» Ce problème est encore plus inquiétant pour les personnes âgées et malades. «Nous faisons de notre mieux pour nous protéger : fenêtres fermées et masques portés à l’intérieur, surtout le matin», ajoute Meenakshee Sheila. À Quatre-Bornes également, des habitants affirment commencer à ressentir cette odeur pestilentielle jusque chez eux.
Les trois députés de la circonscription no 11, Ashley Ramdass, Anishta Babooram et Manoj Seeburn, se rendent ce matin à MareChicose, avec des employés du ministère de l’Environnement.
Expansion verticale
Le ministère de l’environnement en première ligne
Le ministère de l’Environnement est l’entité chargée de fournir des informations détaillées sur le projet d’expansion verticale du site d’enfouissement de Mare-Chicose. Cette initiative vise à prolonger la durée de vie de ce site, actuellement saturé. La réalisation de ce projet public sera confiée au consortium Sotravic Ltée/Strata. Toutefois, contactée à ce sujet, Sotravic Ltée nous a renvoyés vers le ministère de l’Environnement pour de plus amples informations.
Arvin Boolell appelle à un comité de crise «Face à cette situation critique, nous devons immédiatement réactiver un comité de crise, similaire à celui mis en place en 2013», affirme le député. *«La gestion de cette crise nécessite une approche structurée impliquant plusieurs parties prenantes, notamment :
• Le commandant de la SMF, chargé de superviser les unités de gestion des catastrophes et les services d’incendie.
• Le consultant responsable du site, pour une expertise technique ciblée.
• L’entrepreneur principal, Sotravic, pour garantir la mobilisation des équipements essentiels, notamment les pompes de surpression destinées à irriguer les zones verticales.»*
Santé. Les conseils du Dr Ashwamedsing Dinassing Le directeur général par intérim de la Santé, le Dr Ashwamedsing Dinassing, affirme que des tests sont réalisés en collaboration avec le ministère de l’Environnement. Un couloir médical dédié a été aménagé à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle pour prendre en charge les personnes susceptibles de souffrir de problèmes de santé liés à l’incendie. «Des spécialistes sont prêts à intervenir pour aider les personnes affectées. Des examens spécifiques seront réalisés, notamment pour les poumons, le sang et la peau. Des mesures préventives ont également été mises en place pour traiter les irritations oculaires.» Pour limiter les risques de maladies ou complications, le Dr Dinassing prodigue plusieurs conseils : «Les personnes souffrant d’asthme sont invitées à se rendre régulièrement à l’hôpital pour effectuer des tests.» Il insiste également sur l’importance de se protéger les yeux : «Portez des lunettes teintées pour réduire l’irritation due à la fumée. Le port du masque est aussi fortement recommandé.» Le Dr Dinassing met en garde contre la consommation d’aliments exposés à cette fumée et conseille de porter des vêtements à manches longues.
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