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Éducation

«Extended Programme» : les nouveaux «markings» font tiquer

3 mai 2024, 18:00

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«Extended Programme» : les nouveaux «markings» font tiquer

L’«Extended Programme» (EP) est un sujet qui suscite toujours autant d’intérêt. Surtout qu’il y a peu, les enseignants de ce programme ont été convoqués par le ministère de l’Éducation à une réunion y relative. La principale information qui est ressortie selon nos nombreuses sources, c’est que le ministère prévoit de revoir les markings des examens pour les élèves sous l’EP et que ceci devra en principe prendre effet cette année même.

Ainsi, les élèves de l’EP auront des examens internes en continu durant tout le deuxième trimestre qui comprendront 40 points. À la fin de l’année, ils devront prendre part aux mêmes épreuves que les élèves de Grade 9. Or, ce qui changera pour eux, c’est le fait que ces questionnaires seront de 60 points alors que pour le mainstream, ils vaudront 100 points. «C’est extrêmement préoccupant, car cela ne reflètera pas la vraie performance de ces élèves de l’EP. N’est-ce pas un moyen pour la ministre de venir masquer ou augmenter le taux de réussite de l’EP qui est un échec total ?», se demande-t-on au sein du secteur de l’éducation.

D’ajouter qu’il y a aussi certains points qui posent problèmes. Par exemple, que se passera-t-il quand l’enfant passera en Grade 11 et prendra part aux examens du School Certificate ? «Il échouera définitivement car son niveau n’est pas conforme à celui des autres élèves. Au final, c’est juste pour venir dire que le Nine-Year Schooling fonctionne au lieu d’aller de l’avant avec des mesures sûres qui aideront l’enfant qui n’arrive pas à sortir la tête hors de l’eau depuis le Primary School Achievement Certificate.»

Comme l’explique Patrick Freyneau, président de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union, le but de l’EP était de faire en sorte que l’enfant, après ces quatre années au secondaire ait le même niveau que celui qui a réussi son Primary School Achievement Certificate et qui a fait trois ans au secondaire. «Cependant, l’on voit qu’il y aura bel et bien une disparité. Est-ce que la ministre ira de l’avant pour dire officiellement qu’elle vient désormais changer une partie du système éducatif ? Qui plus est, on se demande qui préparera ces examens en interne pour l’EP ? Les enseignants eux-mêmes ? Le Mauritius Institute of Education pour que tous aient le même niveau ? On se le demande...», ajoute-t-il.

Du côté du ministère de l’Éducation, un haut gradé indique que les modalités de ce nouveau marking sont toujours en discussion et que ce sera fort probablement la ministre qui annoncera cette décision en temps et lieu. Pour rappel, le rapport de l’Audit avait fait mention de l’EP et avait pris à contre-pied Leela Devi Dookun-Luchoomun – qui insiste que ce programme marche – en soulignant qu’il y a un fort taux de décrochage scolaire. Avec 105 élèves qui ont quitté les bancs de l’école en 2019, 205 en 2020 et 575 pour l’année 2022-2023 ; soit un total de 888 enfants dont la majorité n’avait même pas atteint leurs 16 ans.

D’indiquer que de des 2 403 élèves de l’EP ayant pris part aux examens en 2022, seulement 71 ont réussi. De ces 2 332 qui ont échoué, 423 ont accepté de prendre part aux examens une deuxième fois (dont 54 ont réussi en 2023) alors que 487 autres ont été admis dans les établissements du MITD. «Or, le ministère de l’Éducation n’a pas pu mettre en œuvre jusqu’ici un programme éducatif de soutien à ceux qui ont échoué et qui ont été dirigés vers l’EP depuis son lancement en 2018.» Qui plus est, si Rs 9,8 milliards de budget sont alloués à l’éducation secondaire, il n’existe pas de chiffre quant au coût investi dans l’EP par le ministère de tutelle, note le rapport.