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Portrait

Farouk Barahim: «Il n’y a pas deux façons d’être Mauricien»

27 novembre 2023, 18:03

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Farouk Barahim: «Il n’y a pas deux façons d’être Mauricien»

Farouk Barahim, Travailleur social.

L’inconfort provoqué par la chaleur étouffante contraste avec la tranquillité ambiante en ce vendredi après-midi. Farouk Barahim, que l’on appelle affectueusement «Bhai Farouk», nous accueille chez lui à Vallée-Pitot. Le 7 novembre, il a célébré ses 72 ans. Mais il est loin de faire son âge ; son sourire chaleureux, sa forme physique, son humilité et sa personnalité joviale y sont certainement pour quelque chose. Entre les leçons du passé et d’espoir pour l’avenir, Farouk Barahim, père de famille et citoyen engagé vers le progrès social, livre son parcours et ses réflexions.

Natif du village de Médine-Camp-de-Masque, Farouk Barahim est l’aîné de six enfants, soit quatre fils et deux filles. Son père était propriétaire du commerce Al Madina, une boutique familiale. Enfant, il a fréquenté l’école du quartier, et a ensuite poursuivi ses études secondaires au collège Trinity. «J’étais très actif depuis mon enfance et j’aimais participer à différentes activités dans le quartier. Je faisais partie du club de jeunesse, du club de football, et je répondais toujours présent lors des diverses activités sociales qui étaient organisées.»

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À l’âge de 20 ans, Farouk Barahim ainsi que ses parents et ses frères et soeurs quittent leur village pour s’installer à Vallée-Pitot. Pendant ce temps, c’est son cousin qui s’occupe du commerce Al Madina. Par la suite, le père de Farouk Barahim ouvre un autre commerce. Au fur et à mesure que Farouk Barahim commence à travailler, il prend la relève et se lance dans les affaires, en démarrant par l’importation puis en ouvrant un magasin dans la capitale ; suivra un immeuble, le tout toujours sous la bannière Al Madina.

Transmettre ses principes aux jeunes

Durant cette période, Farouk Barahim rencontre également la femme de sa vie, dont il fait la connaissance grâce à des amis communs, réunis à l’occasion d’un mariage. Aujourd’hui, le couple est marié et heureux parents de deux fils et trois filles, tous épanouis et dont deux sont à l’étranger. Par ailleurs, le business n’a cessé de progresser et Bhai Farouk est notamment le promoteur derrière le morcellement Al Madina View situé à Vallée-des-Prêtres. Il est également membre honoraire du National Hajj Technical Committee, au sein duquel, avoue-t-il en riant, «[mon] adhésion aux principes de vérité et de transparence en matière de politique et de prise de décision [m’a] souvent valu des désaccords avec d’autres». D’ajouter : «Je continuerai à dire la vérité.»

Farouk Barahim-3.jpg Des consultations médicales gratuites sont organisées en collaboration avec le ministère de la Santé pour les habitants de Vallée-Pitot.

Farouk Barahim est également président d’honneur de la Muslim Youth Federation depuis 1985. Mais ce qui lui tient surtout à coeur, c’est de transmettre ses connaissances, ses valeurs et principes aux jeunes habitants de Vallée-Pitot. Cela, en tant que président de la mosquée Abou Bakr Siddique, située juste en face de sa maison ; il a d’ailleurs contribué à la construction de celle-ci avec d’autres habitants de la région il y a plusieurs dizaines d’années. En fin d’après-midi, la mosquée se transforme en un centre de prière, mais aussi d’éducation et d’encadrement pour tous, car les enfants et les jeunes profitent des vacances scolaires pour suivre des cours sur les valeurs islamiques et humaines.

Au fil des ans, cette mosquée est devenue une plateforme de sensibilisation à l’éducation et d’encadrement holistique des habitants de la localité. Parmi les initiatives menées : des cours sur les technologies de l’information pour tous, ainsi que des cours pour les femmes sur les conseils relationnels avant le mariage afin de mieux les préparer à s’adapter à une nouvelle famille ; des cours pour les enfants, un soutien financier pour les leçons particulières de ces derniers, la distribution de colis alimentaires aux plus démunis, la community policing, ainsi que des consultations médicales en collaboration avec le ministère de la Santé, le tout gratuitement. Le lieu regroupe aussi des jeunes, qui ont leur propre équipe de football.

Farouk Barahim-4.jpg Distribution de colis alimentaires dans le cadre du «community policing».

La fraternité entre les personnes, quelle que soit leur religion, a été renforcée lors de la pandémie, lorsque le quartier a été décrété zone rouge et que tous les membres de la mosquée se sont rassemblés pour aider à distribuer des produits alimentaires aux personnes dans le besoin, relate Farouk Barahim. «Les jeunes sont notre espoir de demain. Il est essentiel de leur inculquer des valeurs, de mettre l’accent sur l’importance de la famille et des relations, de la discipline spirituelle et des valeurs de fraternité, d’empathie et de respect. Notre force, c’est notre unité dans la diversité, il n’y a pas deux façons d’être Mauricien.»

Parmi ses futures initiatives, on compte la construction d’un appartement dans le quartier, ainsi que l’ouverture d’une salle de sport dans la mosquée pour que les jeunes puissent en bénéficier gratuitement afin d’avoir un encadrement adéquat : physique, social, moral, spirituel et éducatif, le tout sous un même toit.