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Grand-Baie La Croisette
Fateemah perd la jambe droite, retrouvée coincée dans l’escalator
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Grand-Baie La Croisette
Fateemah perd la jambe droite, retrouvée coincée dans l’escalator
Fateemah Noor Dogansoy, une jeune femme de 21 ans, a été victime d’un grave accident samedi en fin d’après-midi au centre commercial Grand-Baie La Croisette, situé dans le nord de l’île. Alors que ses pieds se sont retrouvés coincés dans un escalator, elle a dû être amputée de la jambe droite. La direction du centre commercial a annoncé avoir ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet incident. Les sapeurs-pompiers, le Service d’aide médicale urgente et les officiers de la police ont été mobilisés pour extirper la jeune femme. La police a ouvert une enquête criminelle.
Nous avons pu nous entretenir avec le père de Fateemah, Rashid Dilmahomed, hier matin, pour obtenir des nouvelles de sa fille, hospitalisée à l’hôpital sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN), Pamplemousses. Il nous a confiés : «Mon épouse et mes deux enfants étaient à La Croisette. En montant, une plaque s’est écroulée et ma fille a eu les pieds coincés. Nous avons dû attendre plus de 50 minutes pour obtenir de l’aide car personne de la maintenance n’était disponible. Sa jambe droite a dû être amputée à l’hôpital SSRN et le talon de son pied gauche a été coupé. Je demande justice pour ma fille au Premier Ministre.» Le père de la victime a retenu les services de Me Arshad Gassita. Il ajoute également que sa fille a récemment réussi son examen de l’Association of Chartered Certified Accountants. «Elle est mariée et devrait s’installer aux Pays-Bas le mois prochain.»
(Plusieurs personnalités ont fait le déplacement à l’hôpital SSRN, hier, dont Anil Bachoo, ministre de la Santé, et Ehsan Juman, pour offrir leur soutien à la mère (à dr.), notamment. (Ci-contre) Rashid Dilmahomed, le père, dévasté.)
Quand le député rouge, Ehsan Juman, prend les choses en main
Ehsan Juman, député de la circonscription no 3 (Port-Louis-Maritime–Pour-Louis-Est), n’a pas hésité à prendre le cas en main et à apporter son soutien à la famille dans la soirée de samedi. «Je viens de sortir de l’hôpital SSRN. Selon le médecin, il reste 72 heures pour déterminer si l’autre jambe de la jeune fille devra également être amputée. J’ai parlé à la police de Grand-Baie pour demander que cet escalator soit fermé et la police a pris les mesures nécessaires pour sécuriser le lieu en installant une barrière. Les vidéos ont été sécurisées. La famille est en souffrance. Je lance un appel aux responsables des bâtiments disposant d’escaliers mécaniques : effectuez les entretiens nécessaires et assurez-vous qu’ils soient vérifiés. Je vais faire de sorte que les autorités mettent en place une méthode permettant d’arrêter ces esca- lators en cas de dysfonctionnement, comme c’est le cas pour les ascenseurs. Je demanderai également aux autorités de procéder à des visites dans tous les centres commerciaux pour vérifier leur conformité aux normes. Il est crucial de prévoir des moyens d’intervention d’urgence en cas de problème avec ces escalators. Je suis profondément bouleversé par cet incident et je ne veux pas qu’une autre famille vive cette épreuve», a-t-il déclaré.
Une chaîne d’aide et de soutien
Anil Bachoo, ministre de la Santé, a également apporté son soutien à la famille de Fateemah, en compagnie du député Ehsan Juman : «Nous ferons tout ce qui est possible pour aider la famille de Fateemah. C’est un drame pour la famille. Les médecins sont à l’œuvre pour sauver l’autre jambe de la victime. Les spécialistes sont à l’œuvre ainsi que les psychologues. Nous cherchons un plastic surgeon et attendons, selon son état de santé dans un à deux jours, pour que les médecins puissent connaître la marche à suivre en collaboration avec le gouvernement et le ministère de la santé.» Il a également remercié tous ceux qui avaient spontanément apporté leur aide à la famille. Il a aussi ajouté que le Dr Sohawon avait proposé ses services gratuitement et que l’association Al Ihsaan s’était engagée à prendre en charge tous les frais nécessaires si un traitement à l’étranger s’avérait nécessaire pour sauver la jambe gauche de la victime. Mes Anas Shakawoth et Arshad Gassita ont offert leurs services pro bono pour assister la famille. Le Dr Abbas Mamode d’Overseas Medical Care Assistance a proposé d’intervenir en chirurgie vasculaire et, si nécessaire, de prendre en charge tous les frais pour les traitements à l’étranger.
Hier matin, le Dr Farhad Aumeer était également présent et il a expliqué que la victime avait subi un traumatisme. Il s’est dit satisfait des soins que la jeune femme a reçus: «Nous avons même pris l’avis de médecins étrangers et j’ai utilisé mes contacts personnels pour l’aider à remarcher seule. Malheureusement, les séquelles seront toujours présentes.» Il a ajouté :«Il y a deux ans, à Coromandel, nous avons dû utiliser un pied-de-biche pour ouvrir un ascenseur. J’avais posé des questions à Alan Ganoo et un rapport a ensuite été rédigé concernant la maintenance de l’ascenseur. Je pense qu’à partir de demain matin (NdlR, lundi), tous les centres commerciaux qui disposent d’escaliers roulants devraient avoir un préposé pour rassurer le public. Il est impératif de refaire un rapport sur l’état de ces escaliers roulants afin d’assurer la sécurité du public. Il faut revoir les règlements en vigueur. Depuis cet incident, j’ai peur de prendre un ascenseur ou même un escalator, et je suppose que cette appréhension se retrouve également chez de nombreux Mauriciens. Pour chaque escalator, je demande à voir une plaque indiquant que la sécurité est assurée et qu’un service de maintenance est en place.»
Le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, ainsi que les députés Nitish Beejan et Ram Etwareea ont aussi rendu visite à Fateemah et à sa famille à l’hôpital du Nord. «Nous adressons tout notre courage à la famille de Fateemah Noor Dogansoy et nous prions pour sa santé et son rétablissement», a écrit le ministre sur sa page Facebook.
La direction de Grand-Baie La Croisette : «Les dernières vérifications n’ont révélé aucun danger»
Dans un communiqué émis hier par la direction de Grand-Baie La Croisette, elle explique : «Nous sommes encore sous le choc devant la gravité et les conséquences de l’accident survenu dans l’après-midi du samedi 23 novembre 2024, sur un des travelators de notre centre. Nous étendons à nouveau notre soutien à la victime et à ses proches.» Elle se dit consciente «de la gravité de la situation et de l’impact que cela a eu sur notre communauté». La direction assure coopérer activement avec les autorités et que sa priorité est «d’éviter qu’un incident d’une telle gravité ne se reproduise». Ainsi, samedi, elle a pris la décision de placer à l’arrêt tous les escalators et travelators du centre, en attendant une nouvelle inspection. La direction dit maintenir une ligne de communication avec la famille et que toutes les ressources sont mises à leur disposition, remerciant la police, les pompiers et le SAMU pour leur intervention de samedi.
La direction explique vouloir comprendre comment un tel accident a pu avoir lieu et qu’elle concentre ses efforts afin qu’une enquête approfondie et transparente soit menée, tout en dressant une liste des informations factuelles à sa disposition : «1. Depuis la création de La Croisette, nous avons choisi la marque OTIS – réputée mondialement pour sa sécurité et sa fiabilité – pour les infrastructures telles que les travelators et les escalators; 2. Notre prestataire de services pour l’installation et la maintenance des travelators et des escalators est Manser-Saxon ; 3. Il est important de préciser que 2 entités vérifient nos installations à La Croisette – notre prestataire de services Manser Saxon et un Registered Machinery Inspector, inspecteur indépendant et accrédité auprès du gouvernement ; 4. La dernière vérification de Manser-Saxon sur le travelator concerné a été faite les 19 et 20 novembre 2024. Ces dernières vérifications n’ont révélé aucun danger ou risque. Il est important de noter que le travelator concerné a été vérifié également par le Registered Machinery Inspector et qu’un certificat valide jusqu’en janvier 2025 a été délivré, et 5. À ce jour, nous attendons le rapport de Manser Saxon pour comprendre les causes de cet accident.»
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