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Hippisme
Faute d’assurance, une vingtaine de cavaliers sur la touche
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Faute d’assurance, une vingtaine de cavaliers sur la touche
Des jockeys expérimentés comme Dinesh Sooful (à g.) et Rye Joorawon se retrouvent plongés dans le doute.
Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Eux, ce sont la vingtaine de jockeys incapables de se remettre en selle à l’entraînement, car étant privé d’une assurance en bonne et due forme. Coincés entre les démarches infructueuses auprès des assureurs et la nécessité de prendre soins des leurs, nos local boys ne voient pas, pour l’heure, la lumière au bout du tunnel.
Si l’incertitude est de mise quant à la date du coup d’envoi de la saison 2024, elle l’est tout autant pour ces cavaliers dont certains cumulent des dizaines d’années d’expérience dans les bottes, les Dinesh Sooful, Rye Joorawon et Roby Bheekary pour ne citer que ceux-là, sans compter Ianish Taka, le PTP Champion Mauritian Jockey en titre. Comment en est-on arrivé là ? Un petit récapitulatif s’impose.
Si la PTP avait trouvé moyen de garantir la sécurité de tous les cavaliers l’an dernier au travers d’une indemnity cover en cas de coup dur dans l’exercice de leurs fonctions, celle-ci n’est plus d’actualité aujourd’hui. Du moins pour une vingtaine de jockeys et apprentis mauriciens.
Il serait bon de rappeler qu’avant l’avènement de la People’s Turf (PTP), tous les cavaliers (entraînement compris) s’en remettait au Mauritius Turf Club (MTC) pour l’obtention d’une couverture d’assurance, condition sine qua non pour pouvoir se mettre en selle, que ce soit au Champ-de-Mars ou dans les différents centres d’entraînement de l’île. La donne a ainsi sensiblement changé avec le retrait du MTC de l’organisation des courses.
Ainsi, cette année, ceux qui ont pu remettre le pied à l’étriers jusqu’à présent sont ceux qui détiennent un contrat de travail avec Global Equestrian Ltd (GEL), lequel prend à sa charge tout pépin que pourrait encourir ses employés. Les jockeys dit freelance se retrouvent alors dans une situation précaire, devant négocier directement auprès des assurances pour obtenir une couverture, que d’aucuns seraient réticents à proposer.
«Je suis d’avis que les autorités, dont la Horse Racing Division (HRD), qui émet les licences des jockeys, se penchent sérieusement sur ce problème. Pour la plupart d’entre nous, nous faisons ce métier depuis toujours. C’est notre gagne-pain. C’est cela qui nous permet de subvenir aux besoins de nos familles», déplore Dinesh Sooful, l’ancien président de l’Assocation des Jockeys, qui peinent à comprendre à quoi peut leur servir une licence pour monter en courses s’ils n’obtiennent pas la couverture d’assurance qui marche de paire.
Nous nous sommes tournés vers la Horse Racing Division pour voir un peu plus clair et on nous a fait comprendre qu’il est du devoir de l’employeur du jockey et de ce dernier lui-même de se procurer une couverture d’assurance faute de quoi, il ne peut se mettre en selle. Reste qu’on nous a fait comprendre que l’instance étatique n’est pas insensible à la situation dans laquelle se trouve les cavaliers concernés. Du reste, on apprend que des discussions ont été entamées par la HRD avec une société d’assurance pour essayer de trouver une solution.
Là où le bat blesserait également c’est que l’association des jockeys a été scindé avec une partie des cavaliers se retrouvant sous la couverture de Global Equestrian, ce qui diminue les chances de convaincre les assureurs de leurs offrir une couverture.
Un observateur est lui d’avis que les jockeys mauriciens ont le droit légitime de s’en remettre au ministère du Travail dans ce cas. Ils font un métier dangereux dans une industrie qui génère des millions pour l’état. Être jockey nécessite une couverture d’assurance et pour notre interlocuteur il sera intéressant de voir le stand du ministère du Travail sur cette problématique.
Valeur du jour, les négociations n’ont pas abouti à grand-chose pour les jockeys concernés, qui se retrouvent encore plus plongés dans le doute, comme le témoignait récemment l’expérimenté Rye Joorawon auprès de la presse parlée. La saison 2024 risquent-elle de se dérouler sans quelques-uns des principaux animateurs de l’exercice précédent ?
Dix cavaliers d’entraînement indiens débarquent !
Avec la situation très compliquée dans laquelle se trouve les cavaliers mauriciens sans couverture d’assurance, la Global Equestrian Ltd a fait venir pas moins de dix cavaliers d’entraînements indiens. Ces derniers ayant un contrat de travail avec la Global Equestrian Ltd ont droit à une prise en charge de la part de leur employeur en cas de mésaventure. Cette décision de faire venir des cavaliers indiens a causé des grincements de dents non seulement dans la communauté des cavaliers sans couverture d’assurance et qui ne peuvent pas monter mais aussi parmi les jeunes aspirants jockeys. Ils se demandent quel est leur avenir dans ce milieu si les étrangers sont comme dans ce cas amenés à monter à l’entraînement. Il n’est pas un secret pour personne que Maurice n’ayant pas une école de formation, les cavaliers passent tous par la case cavalier d’entraînement pour avoir leurs chances de devenir jockey.
D’autres voix s’élèvent contre le fait que la Global Equestrian donne trop de chance aux étrangers dans l’industrie en général au détriment des Mauriciens. Après des entraîneurs étrangers, il y a eu des palefreniers et maintenant des track riders. Ce qui limite la possibilité d’emploi dans le giron pour ceux qui souhaiteraient faire carrière dans les chevaux de courses. «On n’en décompte pas le nombre d’étrangers actuellement en poste», exaspère un palefrenier.
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