Publicité

Recrutements controversés dans les municipalités

Favoritisme et absence d’appel à candidatures décrié

9 septembre 2023, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Favoritisme et absence d’appel à candidatures décrié

L’exercice de recrutement au sein des municipalités est pointé du doigt.

Les municipalités procéderaient en ce moment au recrutement de certains employés. Cet exercice suscite l’inquiétude des citadins, et soulève des questions sur la transparence et l’intégrité du processus de recrutement dans le secteur public de l’île. Des controverses, apprend-on, ont récemment éclaté en raison d’allégations de favoritisme et d’absence d’appels à candidatures dans le processus de sélection des employés municipaux. «Il y a des personnes qui ont été recrutées sans même que les postes vacants soient publiés», souligne une poignée de personnes qui s’estiment lésées par cet exercice. Du côté des municipalités, l’on maintient cependant que le recrutement se déroule au niveau des collectivités locales et qu’elles n’ont pas leur mot à dire.

L’une des principales préoccupations qui émergent de ces recrutements controversés est le favoritisme présumé envers les proches du pouvoir politique. Il est allégué que des personnes, liées à des élus ou à des membres influents du gouvernement, bénéficient d’un traitement de faveur lorsqu’il s’agit de décrocher des postes dans les municipalités. Ce favoritisme, souligne-t-on, peut se manifester de plusieurs façons, notamment par le contournement des procédures standards d’appel à candidatures et par la nomination directe de personnes sans passer par un processus de sélection compétitif.

Absence d’appel à candidatures

Un employé de la municipalité de Quatre-Bornes affirme que «les postes vacants au sein des municipalités devraient être annoncés de manière ouverte, permettant à tous les candidats qualifiés de postuler. Cependant, dans plusieurs cas, il semble que les postes soient pourvus sans qu’aucun appel à candidatures officiel ne soit lancé». L’employé en question fait ressortir que, du jour au lendemain, des personnes sont recrutées ou alors promues à d’autres postes sans aucune explication.

Cette situation qui, selon des employés, perdure depuis un certain temps, alimente le sentiment de méfiance et de frustration parmi ceux qui s’inquiètent du manque de transparence. Ils demandent la mise en place de critères de sélection clairs, la publication systématique des postes vacants, et la mise en place d’un corps indépendant chargé de superviser les recrutements pour garantir la transparence et l’équité. «C’est quand la dernière fois que vous avez officiellement vu des recrutements pour des employés des municipalités ? Pourtant, plusieurs partent à la retraite et d’autres les remplacent. Mais tout se fait de façon opaque alors qu’il y a des personnes qui sont plus qualifiées et méritent d’avoir ces postes. Inn vinn enn zafer fami, kamarad ek politik sa», disent ces personnes.

Sollicitée, la mairesse de Curepipe, Devika Teewantee Pabaroo, insiste, elle, sur le fait que le recrutement ne se fait pas au niveau de la municipalité, mais des collectivités locales. «La municipalité ne recrute personne. Le département des ressources humaines dresse une liste des postes vacants, l’envoie au Local Government qui, lui, lance l’appel à candidatures et procède à la sélection des candidats retenus. Parfois, je vois de nouveaux visages sans savoir quand ils ont été recrutés. En ce moment même, il y a des formulaires disponibles pour certains postes. Mais ce n’est pas la municipalité qui décide», souligne la mairesse de Curepipe. «Ces pratiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur la gouvernance locale et la confiance des citoyens. Les appels à la réforme et la volonté du gouvernement de mettre en œuvre des changements significatifs détermineront la manière dont les recrutements sont gérés au niveau municipal», souligne pour sa part un ancien conseiller municipal.

Sollicitée pour des éclaircissements, la Local Government Service Commission (LGSC) rejette en bloc ces allégations. Un cadre explique que la LGSC ne tolère aucune forme de favoritisme dans le cadre de ses fonctions. «Nous avons publié notre document Anticorruption Policies en juin et nous adoptons une politique zéro tolérance envers des pratiques malveillantes. Tous les officiers sont appelés à adopter une culture d’intégrité et tous les postes vacants sont rendus publics. Tous les candidats passent par l’exercice de sélection. Nous agissons selon l’éthique et en toute transparence», affirme notre interlocuteur.