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Transport public

Festival de permis pour opérer les autobus individuels

20 juin 2024, 18:00

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Festival de permis pour opérer les autobus individuels

Après les propriétaires de taxis, au tour des opérateurs d’autobus individuels de crier au scandale. La National Land Transport Authority (NTLA) accorde des permis d’opération d’autobus individuels comme bon lui semble. Elle met en pratique un amendement apporté à la section 77D de la Road Traffic Act, qui permet lui permet de faire transférer des opérateurs d’une route à une autre et de faire travailler d’autres opérateurs sur des lignes existantes. Deux coopératives regroupant des opérateurs d’autobus individuels s’insurgent.

Il y a d’abord la Bus Owners Co-operative Society (North) Ltd, qui opère particulièrement entre Grand-Gaube et Port-Louis, ainsi qu’à Poudre-d’Or et Port-Louis et d’autres lignes. Son porte-parole, Showkutally Choychoo, soutient qu’il y a trois semaines, la NTLA a demandé à un opérateur de retirer un autobus de la ligne Poudre-d’Or–Port-Louis pour opérer sur la ligne Flic-en-Flac–PortLouis. Un autre opérateur est entré en scène sur la route Grand-Gaube–Port-Louis. Il ne comprend pas cette démarche de la NTLA. Il se demande pourquoi elle ne fait pas opérer ce nouveau prestataire sur la ligne où il y a un manque d’autobus, entre Poudre-d’Or et Port-Louis, au lieu de de Grand-Gaube–Port-Louis. Les membres de cette coopérative se demandent si le nouvel opérateur est un protégé. Leurs démarches auprès de la NTLA et du ministère du Transport sont demeurées vaines.

Une autre coopérative, qui affirme être pénalisée par une autre décision de la NTLA, est la Southern Bus Owners Cooperative Society Ltd. La NTLA vient de permettre à un nouvel opérateur de mettre un autobus sur la ligne L’Escalier–Port-Louis. Le secrétaire de cette coopérative, Data Ramnawaj, crie au scandale, estimant qu’il y a anguille sous roche. Mais contrairement à la coopérative du Nord, il a décidé de contester cette décision de la NTLA en réclamant une injonction.

Interrogé, il avance que, dans le passé, pour faire opérer un autobus, la NTLA faisait des demandes et des interviews. «Comment le choix se faisait-il ? Cela ne nous intéressait pas trop car, au moins, comme opérateurs d’autobus, nous avions le droit de contester le permis. Mais désormais, avec un amendement apporté à la Road Traffic Act, la NTLA décide comme bon lui semble. Nous avons réclamé une injonction et nous attendons.» Il souligne aussi qu’auparavant, tout nouvel opérateur avait l’obligation d’avoir un autobus neuf, mais que maintenant, ce n’est pas nécessaire. Il peut faire rouler un autobus d’occasion. Tout cela lui fait penser que les autorités protègent certaines personnes. D’autres opérateurs entreront en jeu. Showkutally Choychoo et Data Ramnawaj se demandent pourquoi, à la veille des élections, la NTLA agit ainsi. «A-t-elle reçu des ordres pour protéger certaines personnes?»*

Le conseiller d’Alan Ganoo nous a renvoyé au commissaire de la NTLA, qui ne nous avait pas répondu à hier soir.