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Départ du «Mauritius Trochetia» hier

Fin du cauchemar pour une dizaine de familles agaléennes

27 septembre 2023, 17:00

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Fin du cauchemar pour une dizaine de familles agaléennes

© Tony Fine

Après plusieurs mois d’attente et d’incertitude, une dizaine de familles agaléennes qui étaient venues à Maurice pour des raisons médicales ont finalement pu embarquer à bord du «Mauritius Trochetia» hier pour rentrer dans leur île natale.

Le terminal passagers Aurélie Perrine, à Port-Louis, était animé d’une effervescence particulière, hier, avec ces familles agaléennes qui se préparaient à quitter Maurice pour regagner leur île natale. L’excitation et les émotions étaient palpables. Le voyage sera long car elles n’y arriveront que vendredi, mais la détermination de ces familles à retrouver leur chez-soi était plus forte que jamais. Certaines avaient eu la confirmation de leur départ depuis vendredi dernier, alors que quelques-unes ne l’ont apprise que lundi tard dans la soirée.

Christelle Louis, arrivée au terminal avec son bébé, était parmi les derniers passagers à prendre place dans le bus qui les a transportés là où le Mauritius Trochetia les attendait pour l’embarquement. «Ce n’est que hier soir que l’on m’a confirmé que j’aurais une place pour partir. On ne m’a donné qu’une place, mais il y a aussi mon bébé. Comment aurais-je pu le quitter ? Ma mère a dû faire des démarches et finalement, ils ont accepté. Ce matin, j’ai dû rassembler toutes mes affaires pour venir faire l’enregistrement», explique-t-elle. Les autres avaient déjà déposé leurs bagages la veille dans un bureau de l’Outer Islands Development Corporation à Pailles.

Ils sont arrivés vers 9 heures hier au terminal pour les pro- cédures d’embarquement. L’attente a été longue, mais ils avaient enfin obtenu la place tant espérée pour le voyage de retour. Le départ était initialement prévu le 9 septembre, mais en raison de diverses complications, les familles agaléennes ont dû patienter encore un peu. Enfin, le jour tant attendu était arrivé.

La scène sur le quai de Port-Louis était empreinte d’émotion et de joie. Leurs visages reflétaient un mélange d’excitation, d’anticipation et de nostalgie pour leur île natale. Des familles mauriciennes étaient également présentes pour dire au revoir à ces familles qu’elles avaient accueillies durant leur séjour.

Pour leur départ, les familles ont pris grand soin de s’assurer qu’elles emportent avec elles tout ce dont elles pourraient avoir besoin, notamment en termes de denrées de base. La plupart de ces familles étaient venues à Maurice pour des raisons médicales, des soins et traitements qui ne sont pas disponibles sur leur petite île isolée d’Agaléga. Pour beaucoup d’entre elles, le retour signifiait reprendre leur vie là où elles l’avaient laissée, alors que d’autres devront repartir de zéro à Agaléga, en cherchant du travail et de nouvelles opportunités.

Melissa Stive est venue à Maurice en février pour accou- cher. Elle est arrivée seule et son mari, Samuel, l’a rejointe en mai. Le couple repart après plusieurs mois avec leur bébé et se dit soulagé. «Il y a un soulagement profond. Le soulagement de savoir qu’enfin, on sera de retour à la maison. Ces mois passés ici ont parfois été durs, surtout vers la fin, quand on ne savait pas quand on allait rentrer. Mon mari va reprendre le travail dès qu’on rentre, tandis que moi, je vais attendre l’année prochaine à cause de mon bébé», déclare la jeune femme.

Pour la famille de Juanita Marie, en revanche, une fois de retour à Agaléga, son époux et elle devront chercher du travail. «On est contents de repartir car cela devenait difficile de continuer à vivre ici. Là, il faudra chercher du travail. Je suis venue pour les traitements médicaux et en raison de ma santé précaire, je vais devoir chercher un travail pas trop exigeant», dit-elle. D’autres ne comptent pas revenir à Maurice de sitôt après l’expérience vécue ces quelques mois. Certaines familles ont dû vivre à plus de sept personnes dans une chambre, tandis que d’autres vivaient chez des proches dans des conditions difficiles en sus des problèmes financiers.

Pendant ce voyage de plus de deux jours, les repas sont pris en charge car ces familles ont voyagé pour des raisons médicales. Outre cette dizaine de familles agaléennes, on compte des employés indiens d’Afcons à bord. Ces derniers se rendent sur l’île pour des travaux sur la base militaire. Ils font le va-et-vient entre Maurice et Agaléga presque deux fois par mois. Le départ était prévu pour 14 heures et, cette fois, il n’est pas prévu que le Mauritius Trochetia fasse une escale à Rodrigues.

Le voyage retour vers Agaléga sera long, mais pour ces familles, chaque minute passée à bord les rapprochera un peu plus de leur chez-soi. Elles savent qu’elles doivent faire preuve de patience pendant le trajet, car ce voyage de retour est bien plus qu’un simple déplacement géographique. C’est le retour à leurs racines, à leur communauté, à leur culture et à leur identité.