Entrée à la 60ᵉ minute de la finale du tournoi olympique féminin samedi à Paris face aux Etats-Unis, la Reine Marta n'a pu évité la défaite du Brésil (1-0), mais remporte la troisième médaille d'argent de son histoire, pour le dernier match de sa carrière internationale.

Considérée comme la plus grande joueuse de l'histoire du football féminin, Marta, 38 ans, est entré au plus fort de la domination américaine et ses dribbles chaloupés et son sens inimitable du but n'ont pu contester le retour au sommet des États-Unis.

Ce n'est pas un affront qu'Arthur Elias, le sélectionneur brésilien a fait à la Reine en la laissant sur le banc au début de cette finale, la troisième entre les deux équipes après celles de 2004 et de 2008, que Marta avait disputées déjà.

Avec elle, le Brésil a balbutié son football lors de la phase de groupe, se qualifiant in extremis pour les quarts de finale.

Sans elle, il a écarté avec autorité la France à domicile (1-0), avant d'éliminer sans contestation possible, les championnes du monde espagnoles en demie.

Elias a donc logiquement fait confiance à son équipe des phases éliminatoires en finale du tournoi olympique.

Et si pendant toute la première période, les Brésiliennes ont fait plus que résister aux Américaines, marquant même un but finalement refusé pour hors-jeu (15ᵉ), elles ont finalement baissé de pied, dépassées par la force collective et athlétique adverse.

C'est à ce moment-là donc, qu'Elias a tenté un coup de poker en lançant Marta, 119 buts inscrits en désormais 185 sélections. En vain.

Jusque-là, le tournoi olympique de la Reine s'était résumé à une longue attente.

D'abord lorsqu'elle a été expulsée lors du troisième match de poule perdu 2-0 face à l'Espagne pour un tacle haut et dangereux sur la capitaine espagnole Olga Carmona, sous les yeux de l'arbitre.

En larmes, Marta a vu ses partenaires sombrer face aux championnes du monde, pensant qu'elle ne reporterait plus jamais le maillot auriverde.

Dernier qualifié pour la phase éliminatoire en qualité de deuxième meilleur troisième de groupe, le Brésil lui a offert un sursis.

Suspendue deux rencontres, Marta a attendu fébrilement un appel au Tribunal du sport pour tenter de réduire la sanction d'un match pour qu'elle puisse participer à une éventuelle demie. Mais l'appel a été rejeté par le TAS.

Alors, elle s'en est remise à ses coéquipières, qui en battant la France en quart, et l'Espagne en demie, ont offert à leur reine une dernière danse.

Marta aura encore attendu une heure, à trépigner sur le banc des remplaçantes, avant de tenter de renverser le cours de l'histoire, elle qui a remporté toutes les distinctions individuelles possibles, sans jamais parvenir à rapporter au Brésil, une Coupe du monde (finale perdue en 2007 contre l'Allemagne) ou un titre olympique (deux finales perdues face aux États-Unis en 2004 et en 2008).

La Reine tire sa révérence. Sans couronne.