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Au Caudan Arts Centre
«Fouka zame ti pagla» : Les leçons de la folie
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Au Caudan Arts Centre
«Fouka zame ti pagla» : Les leçons de la folie

■ Apprendre du frottement entre étudiants, chargés de cours et comédiens aguerris. Le «Theatre, Film & Performing Arts Lab» de l’université de Maurice poursuit sa route. © Dev Ramkhelawon.
Sortir hors du campus de l’université de Maurice pour investir la scène du Caudan Arts Centre. Un pas que franchit le «Theatre, Film & Performing Arts Lab» de l’UoM. Créée l’an dernier, la pièce «Fouka zame ti pagla», qui est à l’affiche le samedi 10 mai, revient nous parler de santé mentale et des thématiques chères à Dev Virahsawmy.
On en apprend des choses sous couvert de la folie. Artifice de théâtre bien connu, les fous (du roi), les fous des asiles, nous bousculent, nous font rire, souvent jaune. Pour mieux nous faire réfléchir sur nous-mêmes et notre rapport à la différence.
Vaste programme dans lequel s’inscrit Fouka zame ti pagla. Cette reprise d’une création lancée l’an dernier, est à l’affiche au Caudan Arts Centre le samedi 10 mai, à 20 heures. Tout est parti d’un appel à projets. Il avait été lancé par le Theatre, Film & Performing Arts Lab de l’université de Maurice. Cela a débouché, en 2024 toujours, sur le festival Anou mont lor lasenn, qui avait pour thème un hommage à Dev Virahsawmy.
Le projet consistait en une formation avec des étudiants de l’UoM, ainsi que des membres du personnel, dont Christina Chan Meetoo, coordinatrice du Theatre, Film & Performing Arts Lab. Depuis, l’équipe de l’auteur et metteur en scène Thierry Françoise a poursuivi le frottement entre étudiants et comédiens aguerris, comme Lindsay Mootien – qui sort du registre comique pour montrer sa palette de jeu dramatique – ou encore Jérôme Boulle, un habitué des textes engagés de la Trup Sapsiway. C’est avec ce mélange de sang neuf et d’expérience avérée que le metteur en scène a développé son projet artistique.
Cela a commencé par une navigation du metteur en scène et auteur, dans l’œuvre monumentale de Dev Virahsawmy. Les courants l’ont poussé vers la pièce Pagla. Avant qu’il ne surfe la vague des thèmes liés à la folie, l’absurdité et les laisséspour-compte, qui traversent l’œuvre de Dev Virahsawmy. Émerge alors l’idée de puiser des poèmes de l’auteur disparu le 7 novembre 2023 pour créer des personnages.
C’est en réajustant «un monologue pour en faire un dialogue», en reprenant un extrait d’une chanson écrite par Dev Virahsawmy pour qu’elle colle au rythme de ses poèmes, que Thierry Françoise a construit le texte de Fouka zame ti pagla.
Le fil conducteur entre ces personnages c’est qu’ils se croisent tous dans un hôpital psychiatrique. Par la force de leur poème, cela permet de «comprendre ce qui leur est arrivé, pourquoi ils sont internés. Ces patients ne sont pas forcément là pour les bonnes raisons. C’est la société qui n’accepte pas d’entendre leur parole, qui est différente», explique Thierry Françoise.
La pièce joue aussi sur la tension entre un jeune infirmier, Eric (joué par Adrien Beaugendre) et un vieux médecin, Antoine (incarné par Lindsay Mootien). L’enjeu tourne autour du spectacle, qui est dans le spectacle. Car le jeune infirmier a mis en place un spectacle, qui sera joué par les patients, devant un comité venu évaluer s’ils sont «fous». L’approche plus humaine, voire humaniste du jeune infirmier, s’oppose à la méthode radicale du vieux médecin, consistant à administrer «pikir dormi», pour avoir une nuit calme à l’hôpital psychiatrique. Avant de réclamer : «de zour konze, overtime», toute ressemblance avec la réalité étant purement fictive, souligne le metteur en scène.
Fouka zame ti pagla, pièce en Kreol Morisien. Durée : 1h15. Places à Rs 500 et Rs 700. Réservations sur le site du Caudan Arts Centre.
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