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François, un adieu sans frontières

28 avril 2025, 06:45

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François, un adieu sans frontières

Dans la lenteur d’un cortège romain, un homme simple a quitté le monde. Jorge Mario Bergoglio, pape François, venu du Sud, laisse derrière lui l’image nue d’une Église pauvre pour les pauvres, et le souffle d’un dialogue possible entre les peuples.

Il n’aimait pas les titres. Il n’aimait pas les dorures. François voulait un monde à hauteur d’homme. Il l’a quitté ce samedi, fidèle à sa simplicité. Dans un cercueil nu, posé à même le sol, comme un dernier geste de fraternité, son ultime signe d’humilité.

Il parlait peu, observait beaucoup. Son visage n’appelait pas à la crainte mais à l’écoute. Il avait choisi pour nom celui d’un pauvre d’Assise. Il avait choisi pour vie celle d’un serviteur.

Pas d’appartement princier. Pas de sceptre d’apparat. Seulement la marche du cœur, la lente habitude de tendre la main.

Rome a vu passer son cercueil sans faste. Mais la ville éternelle a compris : elle enterrait l’un des siens. Et le monde entier s’est arrêté.

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François aura porté trois combats. La terre d’abord. «Notre maison commune» qu’il a appelée à respecter quand les autres pillaient. L’écologie, pour lui, n’était pas une mode, mais une urgence pour les pauvres.

La parole ensuite. Il a parlé aux orthodoxes, aux musulmans, aux juifs, aux sans-dieu. Non pour convertir. Pour écouter. Pour apprendre.

La simplicité enfin. Dans un monde d’excès, il a choisi la pauvreté de moyens et la richesse de présence.

Il n’a pas changé l’Église à coups de lois. Il l’a changée à coups de gestes. Il n’a pas cherché à plaire aux puissants. Il a choisi les marges, les oubliés, les silences.

Aujourd’hui, même ceux qui ne croient pas savent qu’un vivant est tombé. Et que son passage laisse une lumière.

Non celle des trônes. Mais celle des chemins.

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À Rome, cette semaine, sous le dais couleur lie-de-vin, ce ne sont pas seulement 130 chefs d’État qui se sont inclinés. C’est une humanité ébranlée par ses guerres, ses exodes, ses solitudes, qui est venue dire merci à un homme qui n’avait d’autre ambition que d’aimer l’autre.

Dans cette foule, croyants, agnostiques et incroyants ont compris la même chose : François n’appartenait pas seulement aux catholiques. Il appartenait au peuple des vivants.

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