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Au complexe sportif de Côte-d’Or
FridayTalk: un nouveau concept de partage de connaissances
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Au complexe sportif de Côte-d’Or
FridayTalk: un nouveau concept de partage de connaissances
La Dr Adisha Bholah a souligné que les coaches devraient reconnaître les signes et symptômes de la commotion cérébrale.
Le vendredi 16 février, le gymnase du complexe sportif de Côte-d’Or accueillait quelques irréductibles entraîneurs dans l’immense gradin. Ceux ayant eu vent du Friday Talk se sont prêtés à l’exercice d’échange proposé par Nusrat Damree, psychologue du sport, et la Dr Adisha Bholah, directrice des Médecines du Sports de Côte-d’Or. Deux thèmes précis étaient au programme de cette première conférence gratuite : les techniques de préparation mentale à la disposition des entraîneurs et la commotion cérébrale dans le sport.
En ce qui concerne le premier sujet, les coaches présents ont pu écouter la présentation qui avait pour but de mieux comprendre leurs athlètes afin de les préparer dans des conditions optimales. Et cette préparation mentale varie selon l’âge de ces athlètes divisés en six catégories : de bébé à enfant de moins de 5 ans, d’enfant de 6 à 12 ans, d’adolescent de 13 ans à jeune adulte de 21 ans, de jeune adulte de 22 ans à adulte de 40 ans, d’adulte de 40 ans à vétérans de 60 ans et les seniors de plus de 60 ans.
L’assistance était composée de coaches issus de différentes disciplines.
La grosse majorité des athlètes à Maurice se situe dans les catégories 13 à 40 ans. Parallèlement, nombreux d’entre eux sont encore étudiants et la psychologue Nusrat Damree a expliqué que ces sportifs-étudiants doivent composer avec un emploi du temps surchargé. Dans ce cas, la gestion du temps est une exigence car entre les devoirs et les révisions, ils doivent subir la pression inhérente à leur sport en ce qui concerne la performance.
La gestion du temps s’avère donc primordiale. Quand ce point est réglé, l’athlète passe par d’autres difficultés en tout genre. Ici, on s’intéresse à l’aspect mental. Les facteurs négatifs qui peuvent influencer son mental sont : le surentraînement, les blessures, les stigmates infligés à soi-même comme le fait d’être perçu comme un faible par l’entraîneur, le perfectionnisme impossible à atteindre, le syndrome de l’imposteur qui fait que l’athlète se dit qu’il n’est pas assez bon et finalement les différents troubles (alimentation, anorexie nerveuse, boulimie nerveuse, orthorexie dont la définition est une obsession pour la nourriture saine et la bigorexie qui est un syndrome, reconnu par l’OMS, qui entraîne une forme d’obsession et d’addiction à la pratique d’exercices de sport).
Il y a d’autres soucis majeurs rencontrés par les sportifs à l’instar du trouble aigu de l’adaptation (Acute adjustment distress). Rien que sur ce point, on peut faire un Friday Talk ! Car, plusieurs facteurs peuvent être des déclencheurs, comme le décès d’un proche. La psychologue Nusrat Damree a d’ailleurs donné l’exemple de l’ancien footballeur de Manchester Utd, Rio Ferdinand, qui avait perdu sa femme Rebecca, morte à la suite d’un cancer.
L’équipe derrière l’organisation du Friday Talk.
D’autre maux ont aussi été abordés comme l’anxiété liée à la performance, la dépression, les abus physiques, émotionnels et sexuels. On se souvient que la multiple médaillée olympique en gymnastique, l’Américaine Simon Biles, avait mis sa carrière entre parenthèsestée psychologiquement. Elle avait révélé en janvier 2018 faire partie des victimes de l’ex-médecin de l’équipe féminine américaine Larry Nassar, condamné à la prison à vie pour des agressions sexuelles commises durant deux décennies sur plus de 250 gymnastes, la plupart mineures. Cet exemple a aussi été cité par Nusrat Damree.
Que doit donc faire un coach dans ces moment-là et d’autres, pour optimiser les performances des athlètes ? La communication est une des clés. Les 7 «C» de la communication (voir illustrations) peuvent aider de même que la communication non-verbale. Avoir une bonne posture, éviter de croiser les bras, maintenir le contact visuel en sont des exemples.
Il y a aussi ce qu’on appelle le «feedback sandwich» (voir illustration) où on enrobe les paroles avec un commentaire positif, puis corriger ou apporter une critique constructive et «refermer» le sandwich avec un autre commentaire positif.
Création d’une association de coaches ?
Ce qui aide aussi à la bonne marche des sportifs, c’est de créer une culture propre au sportif et établir des règlements ou des codes de conduite. Ce qui marche aussi c’est une routine propre à chaque sportif ou équipe de sportifs. Le cri de guerre ou le haka des Néo-Zélandais, comme souligné par Nusrat Damree, en sont des exemples. On ajoutera que les mêmes gammes durant les échauffements mettent le sportif en confiance avant sa compétition.
Les techniques de relaxation ont aussi été abordées. Les exercices de respiration permettent aux sportifs de mieux se concentrer. La sophrologie, technique que ne connaissaient que quelques particuliers auparavant, est plus répandue de nos jours. Il ne faut pas hésiter à faire appel à des spécialistes pour préparer les sportifs. Ce à quoi les coaches présents ont apprécié mais ont surtout soulevé le fameux point : qui va payer ?
Car, au-delà des nombreux enseignements tirés après ce «Friday Talk», il y a l’aspect financier que coûte l’accompagnement médical. Certes, il faut être soutenu par des spécialistes dans leur domaine surtout en cas de maux psychologiques, mais qui encourra les frais du sophrologue par exemple ?
La Dr Adisha Bholah et la psychologue Nusrat Damree, les deux animatrices du Friday Talk.
Ce point primordial a aussi été soulevé après l’exposé de la Dr Adisha Bholah sur les commotions cérébrales dans le sport. La Director of Sports Medicine de Côte-d’Or a évoqué la création d’une association de coaches afin de faire des demandes d’encadrement et de faire avancer la cause sportive. L’union fait la force, tout simplement.
Pour en revenir aux commotions cérébrales dans le sport, la Dr Bholah a commencé son exposé par un exemple choc : quand le rugbyman anglais Joe Marler avait été mis KO par un choc et s’était réveillé dans une salle de physiothérapie en n’ayant aucun souvenir de ses enfants !
On peut perdre conscience ou être toujours conscient et subir les effets de la commotion cérébrale après des heures, voire des jours. C’est une blessure invisible causée par un rapide mouvement de va-et-vient de la tête qui fait le cerveau heurter les parois de la boîte crânienne.
Les coaches doivent normalement pouvoir reconnaître les signes et symptômes dans l’éventualité de l’absence d’une équipe médicale. Ces signes sont, entre autres, une douleur au cou, vision double, perte de conscience ou manque de concentration, désorientation, crise épileptique ou convulsions, vomissements répétés ou mal de tête intense ou qui s’aggrave. La décision de le retirer du terrain ou du ring doit être prise immédiatement ! Car, les conséquences de le laisser sur le terrain peuvent être très dommageables pour le sportif et dans certains cas – plus rares – mortelles.
Si un sportif a une commotion cérébrale ou il y a de forts doutes qu’il en a été victime, en aucun cas il ne doit rester seul pendant 24 heures. Il ne doit pas consommer de l’alcool et en aucun cas, prendre le volant. Et sur le long terme, privilégier un retour graduel au sport.
Cette première rencontre pour ce FridayTalk a été riche en enseignements pour ceux présents. Une expérience qui mérite d’être renouvelée pour les principaux acteurs concernée par le sujet du jour. La Dr Adisha Bholah, cheville ouvrière de cette conférence, de même que Yannick Lincoln, directeur du High Performance Center de Côte-d’Or, veulent faire de ces causeries un événement mensuel. Louable initiative qui aidera pas mal de gens dans leur domaine.
Le sujet du prochain Friday Talk est déjà connu : MoneyWise par la nutritionniste Juliane Clair, prévu le mois prochain à Côte-d’Or. A l’agenda, «Unlocking the secrets of nutritional budgeting» et «Rupee-consious». Avec la cherté de la vie, tous les… ingrédients sont réunis pour de beaux échanges !
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