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Drogue
FSL à la traîne, manque de données : les fléaux de la lutte
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FSL à la traîne, manque de données : les fléaux de la lutte
Cela fait plus de dix jours que Clarino Edouard, dit Nono, enfant trisomique de neuf ans, a été mortellement fauché par un adolescent de 15 ans, qui pilotait un scooter alors qu’il était sous influence de drogue. Le test de dépistage policier réalisé immédiatement après l’a d’ailleurs confirmé. Mais de quelle drogue s’agissait-il ? Il n’y a que le Forensic Science Laboratory qui peut le dire. Or, ce laboratoire n’a toujours pas livré les résultats toxicologiques du meurtrier de Nono. Par contre, le FSL a pu indiquer quelles drogues Jean Hugues Cursley Duval, employé de la Raphaël Fishing, mort le 8 novembre, avait absorbées. Avoir des données et muscler le FSL est plus important pour lutter contre la drogue que de brandir des pancartes et ressasser le passé…
Questions à Dr Taroonsing Ramkoosalsing, psychiatre
«Le laboratoire médico-légal ne peut détecter qu’une trentaine sur 350 substances psychoactives»
Qu’est-ce qui ralentit la lutte contre le trafic de drogue du côté du FSL ?
Je ne vais pas en faire mystère : bien que le FSL soit une institution sur laquelle nous comptons beaucoup lors des saisies de drogue, ce laboratoire n’arrive pas à suivre du fait qu’il y a plus de 350 variétés de substances psychoactives dans les drogues de synthèse à Maurice depuis 2019 et que le FSL ne peut en détecter en moyenne qu’une trentaine. Et 350 différents types de drogue de synthèse à analyser est un travail herculéen pour ce laboratoire. C’est récemment que de nouveaux équipements ont été achetés et qui permettront une détection plus pointue.
Est-ce ce qui explique que le FSL prenne plus d’un mois pour livrer ses résultats d’analyse ?
Le FSL souffre d’un arriéré de travail (backlog of work) et d’un personnel insuffisant pour traiter tous les cas qui lui sont référés. En sus des analyses et des congés, le personnel doit aussi se présenter en cour pour témoigner. Sans compter que le FSL doit aussi quotidiennement analyser les tests d’alcoolémie et d’autres tests de salive. Ce laboratoire prend également son temps pour être exacts et précis afin que les trials soient fair.
Comment accélérer ces analyses ?
Il faudrait davantage de recrutements pour avoir un nombre d’employés conséquents afin d’éliminer tous les retards dans le travail. De plus, le FSL devrait avoir plus de produits pour ses analyses. Il faudrait davantage de personnes qualifiées pour traiter cette panoplie de drogues de synthèse. (...)
Si nous voulons faire bouger les choses pour le bien-être de la société, il faut commencer par être rigide au niveau légal. (...)Comme susmentionné, le FSL vient d’acquérir de nouveaux équipements faisant appel à une technologie plus pointue et il faudrait que le personnel soit formé au maniement de ces appareils et qu’il y ait aussi une formation continue du personnel dès qu’une nouvelle drogue fait son apparition.
Dans quelle mesure les «Field tests» douaniers contribuent-ils à cette lutte contre le trafic de drogue ?
Les Fields tests effectués par la douane donnent une indication de la présence de la drogue saisie. Celle-ci est ensuite envoyée au FSL pour être confirmée.
Les traitements des toxicomanes ont-ils évolué ?
La méthadone soulage les toxicomanes mais un nouveau traitement, qui est le Suboxone, sera aussi bientôt introduit et soulagera aussi les toxicomanes.
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