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Marché de Curepipe
Fuites, pigeons et rats sèment le bazar
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Marché de Curepipe
Fuites, pigeons et rats sèment le bazar
Vendredi, en fin d’après-midi. La ville lumière bourdonne, les gens se dépêchent de rentrer chez eux après le travail. Direction le marché, situé à côté de la gare moderne et propre du métro. Le contraste est saisissant. Une balade entre les étals de légumes, de fruits et autres stands de nourriture laisse entrevoir un côté sombre. Des pigeons s’y sentent comme à la maison, gare aux fientes. Le sol est en partie cassé et boueux. Les murs sont recouverts d’une peinture colorée, tandis que le plafond présente quelques fissures...
«Heureusement, nous ne sommes pas confrontés à des inondations. Mais l’eau s’échappe souvent de ce trou dans le plafond, et tombe directement sur mes légumes, les abîmant», déplore un marchand, en nous montrant la crevasse qui se trouve juste au-dessus de son étal. Les légumes, il les récupère à la vente et les revend au bazar pendant toute la journée afin de gagner sa vie, et ce depuis 30 ans. Sur le plafond, la peinture s’effrite, s’écaille par endroits. L’humidité a favorisé la «pousse» des champignons. Pour limiter les dégâts, ce marchand a trouvé une solution : il a attaché une corde d’un pilier à l’autre, juste au-dessus de son étal, pour y suspendre un «toit» en plastique. «Ainsi, lorsque l’eau fuit, elle n’éclabousse pas tout le monde. Bien sûr, elle s’accumule sur le sol. Pendant la saison des pluies, je suis trempé. Les légumes deviennent impropres à la consommation. Impossible de faire des affaires dans de telles conditions.»
À un autre point de vente, celui que l’on surnomme affectueusement Khalu (NdlR, mot urdu signifiant oncle) par les clients habituels et les jeunes commerçants, occupe son espace depuis 35 ans. Si le plafond au-dessus de son étal ne fuit pas, il nous parle d’un autre problème qui le ronge : les rats. D’où viennent-ils ? «Des trous situés à côté des drains, qui sont ouverts. Zot fer bal aswar. Le matin, quand j’arrive pour travailler, je dois tout nettoyer», explique Khalu, en nous montrant une étagère surélevée qu’il a construite et fixée au mur histoire d’y enfermer ses affaires. «Je fais de mon mieux pour assurer l’hygiène, car les rats ont tendance à errer partout. On vend de la nourriture aux gens...»
Quid des autorités ? «Gaspiyaz !» répondent aussitôt les commerçants comme un seul homme. «S’ils s’en souciaient, nous pourrions leur faire part de nos idées sur la façon dont ils devraient résoudre les problèmes. Mais ils ne sont pas à l’écoute. Démars zéro...»
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