Il y a bientôt 20 ans, une équipe française épatait le monde du football en réalisant un parcours héroïque avec un jeu plein de panache, pour se hisser jusqu’en finale de la Ligue des champions au nez et à la barbe des favoris. Il s’agit de l’AS Monaco de Ludovic Giuly et Gaël Givet, qui sont à Maurice cette semaine dans le cadre de l’événement «Shoot & Smash with Legends».

2004-2024, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque où l’ASM de Fernando Morientes claquait un 8-3 au Deportivo La Corogne puis éliminait Chelsea puis le Real Madrid sous les ordres de Didier Deschamps. À l’époque, Gaël Givet, alias «the Rock» en défense des rouge et blanc, avait disputé tous les matchs du parcours européen.

«Le plus grand match auquel j’ai participé, c’est la finale de la Ligue des champions perdue contre Porto bien sûr, après ce n’est pas forcément un bon souvenir, mais pour y arriver il y a eu de grands matchs, comme pour éliminer le Real Madrid de Zidane…», se souvient Givet.

On lui souffle que l’ASM perd peut-être cette finale à cause d’un certain Ludo Giuly (qui nous écoute attentivement sur ce sujet), blessé en début de match, qui abandonne ses coéquipiers prématurément… «C’est vrai qu’à cause de lui, il y a des choses qui tournent du mauvais côté ensuite…», enchaîne Givet, malicieux.

Givet et Giuly (en bas à g.) 20 ans plus tôt avec l'ASM.

«Quand on se repasse le match, au bout des 20 premières minutes, quand on a Ludo sur le terrain ça se passe plutôt bien pour nous et on a les meilleures occasions, et après sa sortie, on perd sa vitesse et les défenseurs de Porto qui avaient de gros gabarits ont mieux géré le match. C’est vrai que la sortie de Ludo nous a fait mal ce jour-là», conclut-il. Score final : 3-0 pour Porto.

Est-ce pour autant la meilleure équipe monégasque de tous les temps ? «Nous sommes ceux qui sont arrivés les plus loin en Champions League, mais ne crois pas qu’on puisse dire ça parce qu’au final, on avait fait une grande saison, mais on n’avait rien gagné…», analyse Gaël Givet, qui est aussi passé par l’OM et Blackburn par la suite, pendant que Giuly allait faire ses meilleures années et le bonheur du Barça aux côtés de Ronaldinho puis Messi.

Givet est lucide. «L’équipe de 2017 avec Mbappé et Falcao avait été championne et demi-finaliste elle… Et il y a eu d’autres équipes extraordinaires aussi qui ont été championnes de France, notamment celle de 2010 où Ludo jouait. Il faudrait peut-être faire un mix de tout ça ! (rires) Mais quand on repense à ça, c’est vrai qu’il y a eu de grosses équipes et de très belles générations à l’AS Monaco.»

Giuly s’immisce à son tour au débrief d’un match disputé 20 ans plus tôt. «C’est vrai qu’un lien très fort unit tous ceux qui ont fait partie de l’équipe de Monaco 2004 qui est allée en finale de Champions League. Pour moi, ces 22 gars-là, c’est plus que la famille. Il suffit qu’on se croise pour que ces liens remontent à la surface. Je pense que ça ne changera jamais pour moi, on a vécu quelque chose très fort, qui n’a pas de prix.»

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux compères Giuly et Givet font partie de l’équipe des «légendes» qui disputeront deux finales dimanche, une au foot five à 11h00 et une au padel à 15h00, dans l’événement qui mixe les deux sports, concocté par Prodalex et RM CLUB Grand Baie.

Aux côtés de l’ex-buteur de Liverpool Florent Sinama-Pongolle, le cinq français s’annonce intéressant à voir en action avec également deux joueurs pro du padel, Romain Haziza et Adrien Maigret. Défenseur de métier, Givet est assuré de tenir la baraque derrière, surtout qu’il a pris du muscle depuis 2004… «Heu pas que du muscle je dirais !» rigole l’intéressé qui dit bien connaître la Réunion à travers son épouse, mais pas encore Maurice, qu’il découvre et dont il dit adorer la gentillesse des habitants. Seront-ils aussi «gentils» demain au five ?