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Kronik-KC Ranzé

Governments gone wild !

9 février 2025, 05:37

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Governments gone wild !

Une réponse parlementaire du Premier ministre (PM), mardi, révèle que le gouvernement MSM a dépensé 110 millions de nos rares dollars (Rs 5 milliards environ !) pour acheter pour ses besoins plutôt privés, des équipements hyper sophistiqués pour espionner la nation tout entière ! C’est-à-dire NOUS ! C’est du délire criminel ! Purement et simplement.

Si on a révélé le nom de la compagnie assurant le maintien du système, Pertsol, au coût de Rs 355 millions annuellement, nous ne savons pas de qui ces systèmes ont été achetés, ni où cette dépense a été cachée discrètement dans quelque item budgétaire et quand exactement ces achats ont eu lieu. Les experts qui enquêtent sont américains, recommandés comme les meilleurs au monde par des dirigeants européens à qui le PM s’était adressé. On ne connaît pas non plus leur identité.

Ces systèmes d’écoute auront permis à Missie Moustass d’espionner, ironie suprême, même le PM et sa tendre épouse ! Ainsi que ses ministres ! Les apprentis sorciers ont ainsi été victimes de leur propre sorcellerie… Navin Ramgoolam a assuré que ces écoutes ont été déconnectées à sa demande, et je le crois, mais la question se pose de savoir si Rs 5 milliards d’équipements sophistiqués vont désormais seulement ramasser des toiles d’araignée, avec le risque qu’un sorcier quelconque puisse un jour, y compris même dans le dos de dirigeants a priori bien disposés, rallumer la machine infernale !

Ce qui est probable, par ailleurs, c’est que l’on ne pourra revendre cet équipement à quiconque maintenant, cette marchandise ne se vendant qu’en confidentialité absolue… Constatez le gaspillage budgétaire !

Un gouvernement qui espionne son peuple, cela rappelle la STASI, les nazis, Mme Ceausescu. Ça ne s’est pas très bien terminé pour ceux-là. La surveillance de masse se pratique aujourd’hui en Chine, en Corée du Nord et en Russie. Mais notre peuple, admirable en ces circonstances particulières, refusant les cadeaux incitatifs d’un pouvoir en déliquescence, désespéré de rester au pouvoir pour cacher ses frasques, avait compris qu’il fallait les botter hors de leurs fonctions, ne serait-ce que pour espérer mieux voir contrôler les prix, ne pas risquer à nouveau le blocage de l’internet, ne pas faire perdurer le monde révélé par Missie Moustass et enfin pour SAVOIR (*). On en SAIT désormais un peu plus. NOUS L’AVONS ÉCHAPPÉ BELLE ! Un 3ᵉ mandat à cette sauce là… vous imaginez ?

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Il a, semble-t-il, l’intention de faire les gros titres pour longtemps encore…

Les tarifs imposés sur les importations de pays amis ou frères (Mexique, Canada, Union européenne), la guerre tarifaire étendue à la Chine, ne sont pas une surprise, contrairement à d’autres initiatives récentes. Cette mesure a été promise pendant la campagne électorale et la majorité des Américains ont cru que cela n’allait avoir aucun impact négatif, ni sur les consommateurs, ni sur l’économie américaine. Ce qui ne peut être le cas que si les importateurs ainsi que la chaîne de transformation américaine éventuelle absorbent 100 % de ces tarifs ET si les consommateurs des pays qui répliquent avec leurs propres tarifs, continuent à acheter autant de produits américains qu’avant… ce qui est, a priori, très improbable ! Voyez déjà Tesla en Europe.

La stratégie Trump se comprend mieux maintenant. Les tarifs (que Trump reconnaît, seulement maintenant, qu’ils vont causer ‘some pain’ aux consommateurs américains) devront générer suffisamment au trésor américain pour qu’avec d’importantes réductions des dépenses publiques (**), il devienne possible de réduire les taxes sur les grosses fortunes ainsi que celles sur les compagnies ET aussi, subsidiairement, de réduire la dette américaine !

Vaste programme, vu que Elon Musk, celui qui a entrepris de réduire les dépenses gouvernementales à travers DOGE, a déjà réduit ses objectifs de moitié et que Trump a promis, en campagne, que de larges pans du budget américains (Medicare, Medicaid, Budget de la défense, etc.) ne seraient pas affectés. Il ne reste alors qu’à réduire drastiquement le ‘headcount’, comme Musk lui-même l’a déjà fait à X-Twitter (par 80 % !) ou à Tesla (plusieurs fois déjà…) ou, ce qui serait invraisemblable, à suivre les suggestions du sénateur démocrate Elizabeth Warren qui prône d’éliminer les lacunes du système fiscal permettant aux riches de payer moins que ce qu’ils devraient (***), d’éliminer les gaspillages du département de la défense (où le savon liquide coûte 7,500 % plus que normal, par ex.) et de faire Medicaid et Medicare payer bien moins pour les médicaments et les factures médicales, qui se font rembourser plus chichement par des assureurs de plus en plus profitables…

La guerre des tarifs va coûter cher, d’abord en termes d’inflation mais aussi en réductions d’activité économique. Mais peut être que Trump utilise ces tarifs pour négocier… autre chose ? Ça ne fait pas trop ‘homme d’État’ pour sûr, mais c’est celui qui a écrit The Art of the Deal, ne l’oublions pas. D’ailleurs, dès lundi, tout en menaçant les Européens d’être les prochains, il se donnait 30 jours de réflexion face à la réplique tarifaire de ses voisins, dont surtout celle, violente, des frères canadiens.

Je comprends tout à fait que Trump veuille évacuer les immigrants illégaux criminels. Il n’y a pas de discussion possible là-dessus. De là à déclarer que l’USAID est une organisation criminelle qu’il faut éliminer, il y a un pas ! D’autant que c’est Musk qui le dit, du haut de sa fortune de 450 milliards de dollars et qu’il n’économise ainsi qu’un budget de 40 milliards utilisés pour diverses actions principalement humanitaires.

Voilà 0,6 % d’économies budgétaires gagnées de haute lutte ! Vous imaginez l’équivalent mauricien comment ?

Depuis, c’est Gaza que l’on veut raser et les Gazaouites que l’on veut évacuer ailleurs afin de permettre le développement, bien sûr immobilier, d’une Riviera à Gaza.

Mar-a-Gaza, peut-être ?

Que du délire !

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Chez nos voisins sud-africains, c’est un vieux problème qui refait surface et qui peut, à la limite, faire exploser la cocotte-minute, maintenant que Musk et Trump s’en sont mêlés.

L’Expropriation Act 13 de 2024 vient remplacer l’Expropriation Act 63 de 1975 voté sous l’apartheid. Cette loi vient détailler les procédures à suivre pour toute expropriation ‘in the public interest’, établit un canevas pour calculer les compensations et introduit la notion de la ‘compensation zéro’, ce qui a enflammé les lobbies boers, notamment chez AfriForum, qui choisissait d’alerter Elon Musk… Cette loi est en phase avec la Constitution, mais elle ajoute à la notion de ‘public interest’, celle de permettre de «redress the results of past racial discriminatory laws or practices». (****)

D’abord un court constat.

En 1994, quand le pays devenait démocratique sous Mandela, il était estimé que les fermiers blancs possédaient 77,6 millions d’hectares sur un total de 122 millions d’hectares, soit 64 % du total. La promesse de l’ANC en 1994 était de redistribuer 30 % jusqu’en 1999. Cet objectif ne fut pas atteint, mais il est estimé (*****) que 3,08 m d’hectares ont depuis été transférés à l’État, 10,135 m d’hectares à la population noire et que 2,339 m d’hectares identifiés pour être restitués ont fait l’objet de compensations monétaires à la place, à la demande des bénéficiaires, soit un transfert de 20 % au total. De plus, il faut souligner que si 80 % des terres sud-africaines sont ‘exploitées’, seules 11 % sont ‘arables ‘, le reste étant utilisé principalement comme pâturages, y compris pour des fermes à gibier (environ 20 millions d’hectares, soit 16,4 %). L’état possède 21% des terres actuellement.

La réforme agraire reste toujours un sujet d’actualité, surtout à la veille d’élections, puisque la minorité blanche, 7,3 % de la population, possède toujours la majorité des bonnes terres agricoles. Cependant avec moins de bureaucratie et de corruption, l’État aurait pu avoir accéléré la réforme, notamment en irriguant une bonne partie de ses propres terres, avant de les distribuer ?

Pour tout compliquer, ajoutons l’Ingonyama Trust du roi zoulou, qui possède, après un don du gouvernement de l’apartheid, un tiers du Kwazulu Natal, soit 3 million d’hectares, que les 5 millions d’habitants y vivant, revendiquent, refusant de payer des baux qu’Ingonyama leur fait signer, alors que, souvent, ils ne savent pas lire !

L’ANC, il est clair, a raison d’être consciente que des expropriations à la Mugabe risquent de coûter très cher, notamment au niveau des investissements étrangers dont l’Afrique du Sud a désespérément besoin. Ceci explique peut-être en partie la lenteur de la réforme agraire depuis 1994. Cependant, c’est l’intervention intempestive de Trump dans les affaires intérieures d’un pays ; le ‘deal maker’ extraordinaire, Trump, menaçant de stopper le demi-milliard de dollars d’aide annuel à Pretoria si l’on ne plie pas à sa volonté, qui apparaît être, dans ce cas, inacceptable.

Une Amérique impérialiste, transactionnelle et interventionniste à ce point ? Il ne manquait plus que cela ! Mais peut-être que ce qui chahute vraiment Trump et Musk, c’est l’idée que cette loi sud-africaine puisse faire son chemin… aux États Unis… en faveur des Peaux-Rouges ?

(*) L'express.mu l Avanti la musica !

(**) Elon Musk a évoqué le chiffre improbable de 2 trillions de dollars sur un budget de 6,75 trillions (soit 30%). L’endettement fédéral est de 36 trillions alors que le PIB est à 27,4 trillions. C’est dire !

(***) Les 3 hommes les plus riches aux États-Unis (Musk, Bezos et Zuckerberg) possèdent plus de richesse que la moitié la moins fortunée. Pire, le 1 % les plus riches possède plus que les 90 % les moins fortunés des États-Unis et ils paient très peu de taxes, déclarant peu de salaires.

(****) Fasken l Assessing key aspects of the new Expropriation Act

(*****) The Conversation l Land reform in South Africa: what the real debate should be about

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