Publicité

Hôpitaux publics

Heures supplémentaires réduites : Blouses blanches et colère noire

29 juillet 2024, 18:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Heures supplémentaires réduites : Blouses blanches et colère noire

Une circulaire intitulée «Reduction of overtime» provoque le mécontentement des médecins des hôpitaux publics. Ce document vient modifier l’organisation de leurs horaires de travail et périodes de repos.

Selon une circulaire du ministère de la Santé datée du 23 juin, les Medical Health Officers (MHO) devront désormais travailler 40 heures par semaine (160 heures sur 28 jours). Les médecins de garde travailleront en deux shifts de 12 heures – le jour de 8 h à 20 h et la nuit de 20 h à 8 h – avec deux heures de pause pour les repas et repos. Après quatre jours consécutifs, ils auront deux jours de repos, alternant une semaine de jour et une de nuit.

De nombreux médecins critiquent cette nouvelle organisation estimant qu’elle vise à réduire les heures supplémentaires pour des raisons financières plutôt qu’à améliorer leurs conditions de travail. «Travailler quatre jours d’affilée, de jour ou de nuit, est épuisant. Ce nouveau système pourrait nuire à notre performance, contrairement à l’ancien shift de jour de 8 h à 16 h, suivi d’un shift de 24 h de 8 h à 8 h le lendemain et de deux jours de repos», déclare un médecin sous le couvert d’anonymat. «Nous avons aussi une vie familiale, des conjoints et des enfants. Ont-ils pris cela en compte ?»

D’autres critiquent la réduction des temps de pause, jugée peu pratique car elle complique leur capacité à se reposer et à se nourrir correctement, ce qui pourrait nuire à leur performance ; et surtout l’absence de dialogue et de consultation préalable. «Les autorités ont-elles pris en compte notre avis avant de mettre en œuvre ces nouvelles règles ?» s’interrogent-ils. «Le ministère essaie d’implémenter un système britannique, ils devraient nous payer comme des Britanniques», ironisent-ils. Les autorités devraient, disent-ils, revoir leur salaire de base avec ce système, leur basic salary n’ayant pas été augmenté depuis des années.

Les départements pourront-ils fonctionner correctement avec des effectifs réduits ? Dispose-t-on d’assez de médecins pour appliquer ce nouveau système, la charge de travail restant inchangée? Contactée, une source du ministère de la Santé affirme que les responsables des hôpitaux ont été invités à revoir les rosters pour optimiser les heures de travail et le service. L’audit interne du ministère a recommandé d’éviter les heures supplémentaires inutiles tout en respectant les droits des employés. «Les heures supplémentaires seront payées là où elles sont justifiées. Les discussions avec les parties prenantes sont en cours et chaque hôpital travaille sur une formule qui ne pénalisera ni les médecins ni les patients.» En attendant, l’inquiétude et la colère continuent de croître parmi les médecins, qui demandent une réévaluation des nouvelles règles.