Air Mauritius (MK) fait de nouveau face à des problèmes opérationnels majeurs en raison d’un manque d’avions pour assurer ses vols. Pour remédier à cette situation critique, la compagnie aérienne a, une fois de plus, recours à un wet lease, pratique consistant à louer des avions avec des équipages inclus. Cette fois, c’est l’Airbus A340- 300 de la compagnie Hi Fly, qui vient à la rescousse de MK pour la destination Londres et ce, entre les 24 mars et 15 avril. Pendant une période de dix jours donc, ce sont les équipages de Hi Fly, ainsi que ceux de MK, qui assureront le service à bord, permettant ainsi à MK de maintenir ses liaisons, malgré les contraintes opérationnelles.

Dans un communiqué émis jeudi, la direction de MK a indiqué que sa flotte était confrontée à des difficultés multiples. «Pour des raisons opérationnelles, un autre type d’avion sera utilisé avec un produit différent, notamment en classe affaires, en ce qui concerne la configuration de la cabine. Ce changement temporaire a été effectué afin d’éviter toute perturbation dans le programme des vols», précise MK dans le communiqué. Il est à noter qu’en janvier, MK avait déjà eu recours à un wet lease en raison des retards et reports de vols, dont les origines étaient liées à des problèmes techniques sur plusieurs de ses appareils, soit un A350 et un A330. La situation actuelle est d’autant plus préoccupante avec un avion cloué au sol à Mumbai depuis le 24 février en raison de problèmes techniques. Cet aéronef 3B NCM est toujours en attente de pièces de rechange pour que les travaux de réparation soient effectués. Son retrait du service depuis plus d’un mois a un impact majeur sur la performance globale de MK, entraînant des difficultés de programmation des vols sur plusieurs jours.

Par ailleurs, depuis janvier également, un autre appareil de MK, l’aéronef 3B NBM, nécessite un remplacement de moteur. Un rapport fourni par les ingénieurs de la compagnie, daté du 17 janvier dernier, révèle qu’un «recurring engine oil chip fault» avait été détecté sur cet Airbus. Ce problème, signalé à plusieurs reprises depuis la mise en service de l’appareil en novembre 2023, est considéré comme sérieux par les experts et nécessite le remplacement de la pièce défectueuse. Avec une activité opérationnelle à son pic, ces pannes, surtout que la compagnie a une flotte réduite, ont eu un effet domino sur l’ensemble de ses opérations.

Le personnel de MK en arrière-plan

Les wet leases sont une solution temporaire pour maintenir les services mais ils soulignent également l’importance pour les compagnies aériennes de disposer d’une flotte fiable et bien entretenue pour assurer la continuité des opérations et la satisfaction des clients. En novembre dernier, MK avait déjà eu recours à Hi Fly pour assurer les vols à destination de Mumbai. Dans le jargon aéronautique, ce type de location est appelé wet lease. Le dry lease consiste à louer un avion sans personnel. Le personnel de bord d’Air Mauritius pourrait ainsi être «rostered as positioning crew» sur ces vols de Londres, opérés par cet appareil. Leur rôle consistera à assister le personnel de Hi Fly dans diverses tâches telles que la rédaction des rapports de vol et l’exécution des tâches administratives nécessaires au bon déroulement du vol. Cependant, il est important de noter qu’ils ne pourront pas prendre part au service à bord.

Hi Fly est basée à Lisbonne, capitale du Portugal, et est spécialisée dans l’affrètement d’avions avec personnel. Elle compte une vingtaine d’appareils dans sa flotte et opère depuis 2006. Une fois de plus, des employés de MK s’interrogent sur la décision de vendre les avions d’Air Mauritius et de recourir maintenant, et de plus en plus, à la location d’un ancien A340 du Portugal avec son personnel. Le coût exact de cette location n’est toujours pas connu et peut varier en fonction de plusieurs facteurs tels que les termes du contrat, les coûts de maintenance et d’exploitation, ainsi que les frais associés au personnel et à la gestion de l’appareil.