Il n’en démord pas. Son warning-off pour quatre mois l’année dernière était prémédité. C’est du moins l’avis de Khulwant Ubheeram, l’ex-CEO de la People’s Turf (PTP), qui s’est présenté devant le board d’appel de la Gambling Regulatory Authority (GRA), hier. Le comité, présidé par Mᵉ Shadmini Mootien, a réservé son jugement.

Il se passe toujours quelque chose quand Khulwant Ubheeram prend la parole. Et la séance d’hier n’a pas échappé à la règle, le principal intéressé étant rappelé à l’ordre en plusieurs occasion par la chairperson, qui a eu bien du mal par moment à ne pas perdre son calme et permettre à l’appelant, Ubheeram, de bénéficier d’un fair hearing. La Horse Racing Division (HRD), qui était représentée par Mᵉ Yvan Jean Louis, a déposé une motion préliminaire pour que l’appel soit mis de côté, étant donné que «the effect of the penalty has already lapsed » (Ndlr: Ubheeram avait été interdit du Champ-de-Mars jusqu’au 30 septembre 2024, «the matter becoming purely academic», selon l’homme de loi de la HRD.

Un argument que l’ex-CEO de la PTP a réfuté avec force, Ubheeram estimant que toute cette affaire lui avait causé un tort immense. «Je veux laver mon honneur. J’ai été sanctionné injustement et ce n’est pas de ma faute si la HRD a pris tout son temps pour que mon appel puisse être entendu dans les plus brefs délais. I have a reputation. I have to live with it forever as it will go on my record.» Un avis qu’a partagé le board d’appel, soucieux de faire respecter «the rules of natural justice.»

Relations incestueuses?

Pour Ubheeram, la HRD se serait montrée très «unfair» avec lui car dans sa lettre de convocation, il ne faisait nullement mention de ses agissements au cours de la journée qui avait vu la disqualification de Christmas Icecream, mais plutôt de son intervention télévisuelle. Selon l’ex-CEO de la PTP, il n’a jamais mis en doute l’intégrité de la HRD, ni n’avait-il été irrespectueux envers les commissaires. Sa démarche visait simplement à faire part du mécontentement du public envers la décision des Racing Stewards. De plus, il estima qu’il avait été traité bien plus sévèrement que Derreck David, un des directeurs de la Global Equestrian Ltd, qui était également intervenu sur le sujet, mais qui n’avait écopé que d’une amende.

La faible connaissance de Khulwant Ubheeram des procédures d’un appel a exaspéré le board et il est d’ailleurs souvent aller au clash avec Mᵉ Jean Louis. Mais ce sont bien ses graves allegations qui ont, une nouvelle fois, retenues l’attention, Ubheeram insistant sur le fait que sa sanction avait été préméditée. Un journaliste l’aurait même prévenu avant la tenue de l’enquête! Pire, le principal concerné a affirmé au board qu’il y aurait eu des liens incestueux entre Jean-Michel Lee Shim (JMLS), l’homme fort de la PTP, qu’il n’a eu de cesse de nommer comme «un bookmaker», avec Krishnakantsing Auchoybur, l’ancien Acting Head de la HRD et Riyaz Khan, le Chief Stipe, lequel il aurait aperçu au domicile de JMLS après sa sanction.

Ubheeram est catégorique: «I’ve been framed». Il a d’ailleurs déposé l’enregistrement audio d’une de ses conversations avec Riyaz Khan, mais également des captures d’écran de conversations whatsapp qui seraient compromettantes pour Auchoybur notamment. Il reviendra au board d’appel de juger de la pertinence et de la recevabilité de ces éléments, qui ne faisaient pas partie des grounds of appeal de Khulwant Ubheeram.

Reste que pour Mᵉ Jean Louis, Ubheeram aurait bien enfreint les règlements sous lesquels il avait été sanctionné par la HRD, car son intervention aurait bel et bien «interfere with the decision» des commissaires, mais elle aurait aussi suggéré que la décision prise n’avait pas été la bonne. Pour l’homme de loi, les antécédents de l’ex-CEO de la PTP avec le board des commissaires confirment que «the sentence was well within proportionality.»