C’est aujourd’hui qu’Husein Abdool Rahim, qui a demandé la radiation des accusations de viol qui pèsent sur lui, connaîtra la décision de la cour de Rivière-du-Rempart. Par le biais de son avocat, Me Assad Peeroo, il a logé cette motion en soutenant qu’il n’y a pas de garantie que la plaignante, Emmeline Gautheron, une Française, soit présente en cour pour donner sa version des faits. Cependant, le fait que la victime ait signifié son intention de faire le déplacement à Maurice dans le cadre de cette affaire, dans une lettre envoyée au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), pourra-t-il influencer le ruling de la cour?

Lors des débats, l’avocat avait souligné qu’il n’y avait pas de garantie qu’Emmeline Gautheron soit à Maurice pour témoigner lors du procès. De plus, il avait fait ressortir que la jeune femme, en vacances à Maurice au moment des faits, avait porté plainte contre Husein Abdool Rahim en août 2019, alors que le délit de viol et de sextorsion aurait été commis en janvier et en mars de la même année.

Dans sa déposition, Emmeline Gautheron avait expliqué qu’au moment où le suspect et elle-même séjournaient à Péreybère, elle aurait commencé à recevoir des menaces en ligne de la part d’un inconnu. Après en avoir parlé à Husein Abdool Rahim, celui-ci lui aurait demandé d’accéder aux demandes du harceleur, soit de se déshabiller devant une webcam. Mais en janvier 2019, la Française, alors âgée de 28 ans, aurait découvert que ce serait Husein Abdool Rahim lui-même qui serait derrière cette manipulation. Dans sa plainte, elle avait précisé que cet «inconnu» l’a aussi violée, et elle a reconnu Husein Abdool Rahim. Ce dernier s’était fait connaître en 2017 lorsqu’il avait défrayé la chronique en provoquant la démission de l’ancien Attorney General Ravi Yerrigadoo dans l’affaire Bet365, avant de se rétracter. Il vient de continuer ses frasques en dénonçant trois personnes dans un présumé trafic de cocaïne, qui n’est que de la poudre… aux yeux.

Si selon nos informations, Emmeline Gautheron a signifié son intention de venir à Maurice pour témoigner. Me Assad Peeroo confie que la lettre envoyée par la plaignante ne pourrait influencer la décision de la cour. «J’ai présenté la motion d’abandon d’accusations qui pèsent contre mon client devant le tribunal et cela, bien avant que la plaignante n’ait décidé de venir déposer en cour. Quoi que cela vienne compliquer les choses, la cour se basera uniquement sur les points avancés lors des arguments entourant ladite motion. La lettre de la plaignante ne représente pas d’evidential value et la magistrature ne peut se laisser influencer par des articles de presse dans lesquels la lettre a été évoquée», explique Me Peeroo.