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Situation particulière

15 avril 2014, 14:37

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Le temps d’une  réforme électorale permet de réfléchir  au bon fonctionnement de la démocratie. Et, plus particulièrement, à la participation active des citoyens dans la construction de la société à travers ses élus. Et pas seulement le temps d’une élection.

 

A Maurice, l’attention est focalisée sur la disparition du Best Loser System et l’introduction d’un système  proportionnel. En ce qui concerne Rodrigues, les réactions ont été centrées autour du nombre de députés accordé à la 21e circonscription. Pour  certains, c’est une occasion de ramener ce chiffre à trois, comme cela se fait dans les autres circonscriptions. On peut se poser la question : qu’est-ce que cela change fondamentalement dans le fonctionnement de la démocratie dans l’île? Dans le cadre d’une réflexion sur l’égalité de traitement pour toutes les  circonscriptions électorales de la République, doter Rodrigues de trois représentants à l’Assemblée nationale lui permettrait d’avoir la même considération que les autres. Or, peut-être que Rodrigues a besoin de 4 ou 5 députés….

 

Récemment, Shafick  Osman a mis en avant le fait que depuis 1995, Rodrigues a bénéficié d’un ou deux députés supplémentaires à l’Assemblée nationale grâce au système du Best Looser. Cette situation permet aux deux principaux partis politiques de l’île d’avoir des représentants à l’Assemblée régionale. Ce qui  permet le débat et le pluralisme d’idées sur Rodrigues au niveau national. C’est bon pour la vitalité de la démocratie. Mais ce système n’a pas toujours permis de respecter le vœu de l’électorat rodriguais. Aux élections du 20 décembre 1995, l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR) avait recueilli 63 %  des suffrages, tandis que le Mouvement rodriguais (MR) avait fait 36 %. Grâce au Best Looser, les deux partis avaient le même nombre d’élus à l’Assemblé nationale. A l’époque, certains disaient «nou vot pa finn konte.»

 

Dans le contexte actuel, on ne peut pas réfléchir sur une réforme électorale pour Rodrigues sans tenir compte de la loi sur l’autonomie. C’est à travers l’autonomie que le jeu démocratique se réalise (ou ne se réalise pas).

Finalement, quand il s’agit de Rodrigues, on ne peut pas  toujours se contenter de s’aligner sur les mêmes paramètres que Maurice. Situation particulière mérite attention particulière.  

 

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