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Le virage
La passion ou la raison ? Il est difficile de dire ce qui pousse Paul Bérenger à toujours vouloir se rapprocher de Navin Ramgoolam. Quelle qu’en soit la cause, cet élan le porte aujourd’hui à prendre ses distances du MSM et à saborder le Remake 2000.
Cette alliance de pure convenance vit probablement ses dernières heures. Le bureau politique des Mauves devrait entériner, lors de sa réunion aujourd’hui, la volonté de son leader. Ou alors, l’instance dirigeante du MMM pourrait, en attendant que la rupture soit consommée, décider de tenir son meeting du 1er Mai seul.
Le subit refroidissement des relations au sein du Remake, cette semaine, tient au fait que Pravind Jugnauth n’a pas demandé un «early trial» dans l’affaire MedPoint. En fait, son avocat a réclamé un «early hearing» parce qu’il refuse de parler de «trial» alors que, selon lui, il n’y a pas de chef d’accusation valide contre son client. Mais ces nuances juridiques ne sont qu’un détail, sinon un prétexte pour rompre. Il y a d’autres facteurs à l’oeuvre.
Outre les liens sentimentaux qui unissent le MMM au travaillisme historique, il y a une logique implacable qui a pu dicter à ce parti son changement de cap. Si le PTr a concédé au MMM la moitié des investitures aux législatives ainsi que le poste de Premier ministre, comme l’indiquent les premiers renseignements, le parti du Coeur n’a fait qu’agir de manière rationnelle. Si le MMM a également obtenu la garantie que des têtes tomberont, notamment à l’ICAC, alors les conditions objectives sont réunies pour son réalignement politique.
Une alliance PTr-MMM conçue sur le modèle de celle de 1995 n’aurait pas attiré les Mauves. Mais une répartition équitable des tickets et la promesse d’une réforme constitutionnelle favorable au MMM sont susceptibles d’appâter le parti. Un arrangement qui verrait Navin Ramgoolam au Réduit et Paul Bérenger à l’hôtel du gouvernement répond aux attentes du MMM. Son leader ne peut que l’approuver. Avec la tête, avec le coeur.
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