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Pensée unique

21 avril 2014, 07:21

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Rien n’est moins démocratique qu’un projet dicté par l’ambition et l’intérêt des chefs politiques. Pourtant, une alliance PTr-MMM ainsi que l’ossature d’une seconde République sont échafaudées actuellement dans le secret pour satisfaire, semble-t-il, les désirs personnels de deux leaders.

 

S’il est vrai que beaucoup de Mauriciens accepteront finalement, par défaut, que le pays soit dirigé par ce tandem, il n’en reste pas moins que le scénario coécrit par Navin Ramgoolam et Paul Bérenger fait peur. Les petits partis laminés, l’opposition parlementaire éliminée, c’est la disparition de contrepoids à l’excès de pouvoir qu’il faut craindre.

 

Le pays a connu une telle aventure entre 1995 et 1997 quand Paul Bérenger était l’adjoint de Navin Ramgoolam. Le leader du MMM pouvait alors difficilement contrer les outrances travaillistes. Souvenons-nous, entre autres, des amendements apportés en 1996 à la National Assembly (Retiring Allowances) Act. La loi avait été revue pour que les élections qui n’avaient pas eu lieu en 1971 puissent avoir une existence légale. Ce tour de passe-passe a permis à des parlementaires élus en 1967 de bénéficier d’une pension de l’État.

 

La presse indépendante sera un antidote aux dérives d’un pouvoir trop puissant, peut-on penser. Mais dans un État autoritaire où les remparts contre les abus auront disparu, les journaux «mal-pensants» ne sont pas tolérés. Là, on ne s’arrêtera pas au boycott publicitaire ou au refus de la compagnie d’aviation nationale d’offrir ces journaux à bord de ses avions. La répression est plus musclée quand un petit groupe règne sans partage sur un pays. Paradoxalement, le meilleur espoir pour le pays demeure l’habile Ramgoolam. S’il s’avère qu’il a orchestré la rupture du Remake pour attirer le MMM dans un guet-apens, il finira par affronter seul les législatives. La démocratie mauricienne sera alors sauve.