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Une réponse d’honneur
Plus que jamais la politique inspire le dégoût et la méfiance aux Mauriciens. Les contorsions des dirigeants politiques donnent le tournis et on n’a plus envie de suivre leurs numéros. C’est pour cette raison qu’il faut saluer le geste posé par Ivan Collendavelloo hier. Sa démission de toutes les instances du MMM est un fait inhabituel, un acte digne qui mérite le respect.
Le leader adjoint du MMM a démissionné de toutes les instances du MMM pour entrer en dissidence et organiser la mobilisation contre le virage inopiné de Paul Bérenger relativement aux alliances. Ivan Collendavelloo a certainement mesuré les risques, pour sa carrière politique, de contester son leader. Les membres de l’état-major du parti, eux, ne le suivront pas, ayant trop à perdre. Tout au plus, il ralliera des militants de base irréductiblement opposés aux méthodes travaillistes.
Le dissident Collendavelloo n’a pas agi par calcul mais par principe. Comme il l’a fait en d’autres occasions au cours de sa carrière politique. Par exemple, en remettant en jeu son mandat parlementaire dans l’affaire Sol Kerzner. Dans un pays où l’éthique et la décence politique sont souvent malmenées, une démission pour des raisons de principe apporte un grand bol d’air frais.
Outre ses craintes par rapport aux «vaines promesses» faites par Navin Ramgoolam à Paul Bérenger et le manque d’égards affiché par son parti envers SAJ, Ivan Collendavelloo s’oppose également à deux aspects de la réforme électorale projetée. Il trouve insuffisant le nombre de députés qui seront élus à la proportionnelle et rejette totalement le système de «wasted votes». Technicien des systèmes électoraux, il souhaite que son parti exige de Navin Ramgoolam une approche plus démocratique.
Il a exprimé ses réserves au bureau politique la semaine dernière. Il n’a pas été écouté. Il est parti. Comme un homme d’honneur.
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