Si on a de la peine à comprendre ce qui se passe sur la scène politique, c’est parce que le monde politique tourne à l’envers. Il n’y a pas que l’entente renouvelée entre le chef du gouvernement et le leader de l’opposition qui dépasse l’entendement. La série d’événements confondants survenue ces jours-ci donne le sentiment d’un chaos généralisé.

Ainsi, on déplore les incohérences et le manque de lisibilité des actions du Premier ministre par rapport à la réforme électorale. Alors que tous les partis sont d’accord sur l’essentiel, Navin Ramgoolam refuse d’aller de l’avant avec la réforme du système électoral. Il a la garantie d’obtenir les trois quarts des voix à l’Assemblée nationale mais ne présentera pas de projet de loi. Peut-être n’en a-t-il jamais eu l’intention: il voulait juste attirer le MMM dans un guet-apens.

Dans la forme aussi, il y a eu des procédés qui paraissent aberrants. Comment peut-on inviter les citoyens à soumettre des propositions sur la réforme électorale et, avant même de prendre connaissance de leurs réflexions, organiser un tête-à-tête à Clarisse House pour prendre des décisions définitives. Tout autant déroutante, la décision d’accorder un congé forcé aux parlementaires, à peine quelques semaines après la reprise des travaux à l’Assemblée nationale.

Vraiment, le cirque politique a de quoi nous surprendre. Les propos mielleux que s’échangent Navin Ramgoolam et Paul Bérenger contrastent singulièrement avec les relations exécrables qui existent entre les deux partis de l’opposition, le MMM et le MSM. C’est contre nature. En démocratie, majorité et opposition se font la guerre. Dans l’opposition, on se serre les coudes.

Non moins ahurissants, les votes unanimes qui s’enchaînent dans les instances dirigeantes du MMM. Qu’on leur demande de voter en faveur du remake MMM-MSM ou d’entériner les tractations PTr-MMM, elles approuvent avec le même enthousiasme. Des acrobaties qui donnent le vertige.