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Mystifiant
Ses contorsions ont ruiné sa crédibilité, disent ceux qui commentent, sur le web et dans les médias, les affinités fluctuantes de Paul Bérenger. Le coup que vient de lui asséner Navin Ramgoolam aura miné son prestige, dit-on. Tous condamnent sa naïveté face au leader du PTr. S’il a été mené en bateau, il doit en assumer les conséquences. Mais la responsabilité d’Alan Ganoo, principal intermédiaire entre les deux leaders, n’est-elle pas également engagée ?
Il est étonnant que les Mauves, d’habitude si prompts à réclamer des têtes quand une faute est commise, n’aient pas demandé des comptes jusqu’ici à leur leader adjoint. Pourtant, c’est bien sur la base des propos qu’il transmettait à son leader que ce dernier s’est mis à rêver d’une deuxième République avec le poste de Premier ministre au MMM.
Bien avant d’engager des discussions directes avec Navin Ramgoolam, Paul Bérenger avait pensé que son négociateur délégué avait arraché un accord avantageux pour le MMM. Ivan Collendavelloo en apporte une confirmation dans sa lettre de démission. Il affirme que Paul Bérenger avait bien communiqué au bureau politique l’information que l’alliance PTr-MMM «would be on a fifty-fifty basis including tickets and ministerial seats». Une conviction fondée, sans doute, sur ses échanges avec l’intermédiaire.
Plus grave encore, le raisonnement avancé par Alan Ganoo pour plaider en faveur d’un rapprochement avec le PTr. Cette voie, argua-t-il, était la plus rapide pour que Paul Bérenger accède au poste de chef de gouvernement. Il a donc poussé son leader à entreprendre sa gymnastique périlleuse pour des raisons de carrière. De la lutte des classes à la lutte des places, que du chemin parcouru par cet ancien Trotskiste !
On saura avec la reprise des travaux parlementaires, demain, si le MMM a tiré la leçon de ses échecs récents. S’il continue d’éviter les mots «blessants » à l’égard de ses adversaires, c’est qu’il reste sous l’emprise du pouvoir mystifiant de Ganoo.
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