Dans 100 jours exactement, «l’express» et tout le pays seront à l’heure du Brésil et de la Coupe du monde de football. A partir d’aujourd’hui, nous vous proposons de vous immerger dans l’actu du Mondial à travers cette rubrique qui vous accompagnera jusqu’au jour J.

A la surface, cette Coupe du monde fait rêver. Qui mieux que le Brésil pour concilier football et samba dans une ambiance de carnaval en effet ? De Rio de Janeiro à Brasilia, la fiesta promet d’être belle avec une «Seleçao» qui a retrouvé le goût du jeu et redonne du plaisir à ses supporters.

Mais l’envers du décor est beaucoup plus glauque. La réalité économique et sociale du pays est explosive. Nul n’a oublié les violentes manifestations de l’an dernier à la Coupe des confédérations. Pour les autorités brésiliennes, pas question de laisser quelques hurluberlu gâcher la fiesta qui va enflammer les 12 villes du Mondial dans 100 jours !

En gros, ça devient du «cachez ces petits malfrats que je ne saurai voir». L’opération nettoyage a commencé. Pas au Karcher, comme le suggéra un jour Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur en France, à propos des banlieues parisiennes. Mais avec des méthodes plus brutales, appliquées par la police militaire, qui ne plaisante pas.

Comme en Afrique du Sud, il y a quatre ans, le Brésil a débuté une campagne de «nettoyage» d’envergure sur place contre le crime, avant l’arrivée massive des touristes et des journalistes. La présidente Dilma Roussef prône une ligne dure après de récents débordements et la mort d’un cameraman le mois dernier.

«Nous n’aurons aucune complaisance avec ça, il faut réprimer»,lance-t-elle. Bien que les méthodes brutales de ses forces policières soient dépassées. La présidente envisage de durcir le code pénal pour punir les fauteurs de trouble et même d’élaborer une loi anti-terroriste. A 100 jours de la Coupe du monde, la question sécuritaire est plus que jamais d’actualité.

170 000 policiers seront mobilisés pendant le Mondial et une quarantaine de favelas ont été nettoyé malgré une criminalité toujours élevée (30 morts en 2013). Ce qui n’empêche pas des trafiquants de drogue de tirer sur des policiers ni les vols avec agression se multiplier dans les zones touristiques de Rio. Pendant que les fans du ballon rond du monde entier fantasment sur les exploits de Neymar et compagnie, le Brésil a encore tellement d’autres chats à fouetter…