Non, rassurez-vous, je n’ai pas cédé à la tentation de me mêler de notre microcosme politique, qui bourdonne comme une ruche en ce moment. En parlant de MMM, je voulais plutôt cibler l’axe des grands clubs en panne : Manchester, Milan, Marseille.

Aucun de ces trois grands pontes du football européen ne disputera de Coupe d’Europe la saison prochaine. Triste événement pour trois grandes villes de football, trois anciens vainqueurs de la Ligue des champions, trois clubs très populaires dans le monde entier.

Commençons par celui qui vous intéresse le plus : Manchester United. Un an après le départ de Sir Alex Ferguson, on mesure la taille du vide à combler avec cette infâme 7e place en championnat, synonyme de non participation à la C1 et à l’Europa League. Une première depuis l’avènement de SAF. Car c’est bien l’entraîneur écossais qui redora le blason des Anglais en 1991, cinq ans après le bannissement des clubs anglais de toutes les compétitions de l’UEFA pour cause de hooliganisme (lié aux incidents impliquant des fans de Liverpool au Heysel 1985), en signant une victoire en Coupe des vainqueurs de coupes sous la férule de Mark Hugues et consorts, contre le FC Barcelone.

La Coupe d’Europe sans ManU, ça va sonner bizarre la saison prochaine ! Surtout que les Mancuniens ont remporté trois fois cette fameuse Coupe aux Grandes oreilles et n’avaient raté la qualification qu’une fois en C1 (1995-96) depuis le 1er titre de champion de l’ère Ferguson. Privé de Coupe d’Europe, MU aura un manque à gagner de € 42 millions, d’où la motivation des Glazer pour faire signer l’expérimenté van Gaal, stopper l’hémorragie et se remettre rapidement dans le fil de la marche… de la bourse newyorkaise, des dollars et de la ‘re’conquête de son glorieux passé. Que les trophées pleuvent : c’est là tout l’espoir que le peuple mancunien repose sur les épaules du sieur Van Gaal.

Du côté de l’AC Milan, sept fois vainqueurs de la C1, ça fait quelques années qu’on mange son pain noir. Les ventes de ses stars Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva au PSG ont confirmé que la situation financière du club est précaire. Et ce n’est pas la nomination de Seedorf au poste d’entraîneur ou les présences de Mario Balotelli et Kaka qui changent la donne : les Rossoneri ne font plus le poids sportivement. La Juventus semble pouvoir dormir sur ses deux oreilles et continuer à régner sur le Calcio, avec l’Inter Milan ou la Roma, encore quelque temps.

En France, l’Olympique de Marseille demeure le club le plus populaire. Seul club champion d’Europe à ce jour, il possédait jusque-là une aura supérieure à celle du PSG. Mais l’argent des dirigeants qatari et le battage médiatique qui suit le club parisien séduisent les plus jeunes.

A contrario, l’OM vient de vivre une saison noire. Non content de s’être fait sortir de la phase de poule de la C1, un ‘record’ de six défaites en autant de matches à la clé, il n’aura même pas une petite qualification en Europa League à se mettre sous la dent.

Le départ de Jose Anigo, lui-même remplaçant d’Elie Baup, est toutefois porteur d’espoir chez les fans. Si Marcelo Bielsa tentera de révolutionner l’équipe, un coup de balai s’impose aussi pour assainir les coulisses du club. Mais il faut de l’argent pour rebâtir et la propriétaire du club, Maria Dreyffus, semble prête à vendre…

Tout compte fait, des trois «M», Marseille et Milan sont quand même plus à plaindre que Manchester United qui, dans son malheur, dispose toutefois de moyens financiers colossaux pour vite retrouver son rang.