Entre le bling-bling de Navin Ramgoolam et le zigzag de Paul Bérenger, il est difficile de dire lequel éloigne les Mauriciens le plus de la politique. En revanche, il est facile de constater que le lien se rompt, depuis les récents événements, entre les dirigeants politiques et l’opinion publique. Beaucoup de citoyens expriment, sur les réseaux sociaux et à la radio, leur désarroi. Ils ont du mal à donner du sens à la vie nationale tant elle est déroutante.

La confiance dans la classe politique risque de se dégrader davantage dans les mois à venir. Car les postures des leaders politiques ne vont pas cesser de nous confondre. Alors que l’alliance PTr/MMM n’est même pas confirmée, les Mauves s’aspergent déjà de rouge. Maintenant, on peut imaginer ce que sera le spectacle quand le coup d’envoi de la campagne électorale sera donné.

Le mot d’ordre est lancé : plus aucun mot qui puisse «blesser» le partenaire présumé. Le MMM est passé en mode complaisance. Il y a un décalage entre les critiques adressées, hier, à l’encontre du chef du gouvernement et les hommages qui lui sont rendus aujourd’hui par les mêmes. C’est ahurissant.

Ceux qui ont résisté au déguisement, comme Reza Uteem et Joe Lesjongard, ont été sommés de rentrer dans le rang. Ils ont compris qu’il faut adopter le comportement de Rajesh Bhagwan. Ce dernier a été le premier à monter au front pour défendre Navin Ramgoolam quand les critiques pleuvaient contre la prolongation des vacances parlementaires.

Dans la même logique, le MMM pourrait réviser bientôt son analyse sur les dossiers Betamax, EIILM, etc., sans crainte de paraître inconstant. Dans l’affaire Medpoint, ce parti a attribué la responsabilité de la transaction, d’abord au MSM puis PTr, selon son inclinaison du moment. Si l’alliance PTr/MMM se concrétise, sa position changera une fois de plus. La politique est l’art du possible, non ?