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Mauvais exemple
La tournure que prend la démocratie au Malawi, pays voisin et membre de la SADC, devrait nous intéresser. C’est un pays dont le système politique inspire le leader du MMM. Paul Bérenger vient de citer en exemple sa Constitution et a mis en exergue le mode de désignation de son président.
La crise qui a éclaté samedi au Malawi montre le cheminement difficile de l’Afrique vers la démocratie. Se sentant battue à la présidentielle, la présidente sortant, Joyce Banda, a tout simplement décrété l’annulation de l’élection. Un premier décompte partiel des bulletins de vote avait donné une large avance à son opposant. Cela a suffi pour qu’elle se mette à parler de «graves irrégularités» commises lors du vote.
Elle a accusé des électeurs d’avoir voté plusieurs fois et allégué qu’un parti s’était livré à un bourrage des urnes. Elle a également mis en cause le comptage électronique des votes en évoquant un piratage du système informatique. Tout cela, sans apporter des preuves. Ni la commission électorale, ni les observateurs étrangers n’ont cependant constaté les anomalies qu’elle signale.
«En tant que présidente, j’ai utilisé les pouvoirs que me confère la Constitution pour déclarer les élections nulles et non avenues», a annoncé Joyce Banda samedi. Mais, sollicitée par la commission électorale, la justice a statué que le dépouillement pouvait continuer. Entre maintenant et la fin de l’annonce des résultats, tout peut encore arriver, estiment les observateurs.
Ces péripéties malawites devraient nous permettre d’enrichir notre propre réflexion sur la deuxième république. En outre, elles nous éclairent sur les réalités des démocraties balbutiantes. Là-bas, une présidente perplexe annule une élection qu’elle est en passe de perdre, ici deux dirigeants concoctent dans le secret une Constitution qui arrange leurs projets personnels. La même logique bananière sous-tend les deux démarches.
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