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Le temple fermé
Les sièges resteront vides dans l’hémicycle ce mardi. Ce spectacle désolant est la conséquence de l’effritement continu des valeurs de démocratie à Maurice.
Cela fait six semaines que le Parlement a stoppé ses travaux. Aucune date n’a encore été arrêtée pour la reprise. Le Premier ministre pourrait même décider de prolonger les vacances jusqu’aux prochaines élections. Pourtant, l’attaque contre le Parlement, cet emblème de la démocratie, indiffère dans une large mesure.
Les contre-pouvoirs, qui ont le devoir de réparer l’entorse qui est faite au fonctionnement du Parlement, ne réagissent pas. Ils ont choisi de garder le silence quand ils n’ont pas carrément cautionné la suspension du Parlement.
En théorie, le principal rempart contre les dérives antidémocratiques devait être le principal parti d’opposition. Dans la réalité, le MMM est complice de la situation. Il a d’abord applaudi la suspension des travaux parlementaires, puis a osé quelques timides commentaires contre sa durée. Rien de plus.
C’est la réforme électorale qui a servi d’excuse pour obliger les députés à rester chez eux. Le Premier ministre voulait prendre le temps d’étudier les propositions du public concernant la réforme. Du moins, c’est la justification qu’il a invoquée. Peu de Mauriciens l’ont cru. La raison la plus probable tient à une manoeuvre destinée à éviter au leader du MMM la posture inconfortable d’un opposant «loyal» le temps que durent les tractations entre eux.
Cinq mois se sont écoulés depuis le début de l’année et l’Assemblée nationale ne s’est réunie qu’en quatre occasions. Des séances qui, il est vrai, n’ont pas permis au Parlement d’accomplir sa mission qui est de contrôler le gouvernement. L’opposition tenait à ne pas «blesser» le Premier ministre. Mais, au moins, les apparences étaient sauves. Le temple de la démocratie était ouvert. Sans ce minimum de respect, la démocratie tend à se rapprocher de la dictature.
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