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Question de culture
Comment le MMM a-t-il pu avaler avec délectation une aussi grosse couleuvre ? C’est la question qui se pose depuis qu’il a docilement accepté la prorogation du Parlement. Suspendre la démocratie, ce n’est pas une décision banale. Une opposition normale l’aurait contestée avec véhémence. Chez nous, elle la défend avec enthousiasme. Au nom de quels intérêts égoïstes le MMM a-t-il sacrifié les valeurs de démocratie ?
Les questions se succèdent et elles restent sans réponse. On ne peut que spéculer sur les raisons qui poussent le principal parti d’opposition à ne plus s’opposer à la majorité politique. Cependant, il y a un fait qui peut éclairer sa situation et expliquer pourquoi le MMM digère aussi facilement les entorses à la démocratie : ce parti ne respecte pas, dans son propre fonctionnement, les principes de la démocratie.
Il n’y a pas eu d’élection au comité central du MMM depuis huit longues années. Pourtant, les statuts du parti prévoient un renouvellement de cette instance tous les deux ans. Cette disposition n’est pas respectée. Un parti politique qui ne pratique pas la démocratie interne ne peut évidemment pas défendre la démocratie à l’échelle nationale.
L’absence de démocratie dans le fonctionnement interne du MMM interpelle parce que ce parti, contrairement au PTr et au MSM qui possèdent des structures artisanales, a la réputation d’avoir eu, historiquement, une culture démocratique. Or, depuis 2006, en invoquant divers prétextes, le MMM refuse de procéder au renouvellement de son comité central.
Les règles statutaires du parti sont claires : «Le secrétaire général sera tenu d’organiser les élections du comité central tous les 2 ans sauf circonstances exceptionnelles...». Ces règles internes sont bafouées. Dès lors, nous ne devons pas nous étonner si le MMM reste indifférent aux couacs de la démocratie nationale.
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