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Question de décence

2 juin 2014, 07:17

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Navin Ramgoolam peut plaider le consentement. C’est en plein accord avec le leader de l’opposition qu’il a suspendu pour une période indéterminée les travaux de l’Assemblée nationale.

 

Demain, cela fera sept semaines que le Parlement a été mis en congé. Cette fermeture du Parlement, bien qu’elle soit provisoire, est une atteinte à la démocratie. C’est une blessure pour la République et aussi pour les citoyens soucieux de la morale publique. Le MMM, lui, ne s’en indigne pas. Bien au contraire, il se dérobe à sa fonction d’opposition et applaudit le Premier ministre.

 

Le MMM agit de la sorte alors qu’il n’est encore qu’un soupirant du PTr. Que se passera-t-il si les relations entre les deux partis se développent davantage et que le MMM réalise son rêve d’accéder au statut d’allié du PTr ? Il accepterait alors de subir sans broncher la totale, c’est-à-dire une dérive autoritaire telle que le pays l’a connue dans les années 70 sous une autre coalition. Prison politique, censure de la presse, élections renvoyées, etc.

 

Alors que le rapprochement PTr-MMM n’a même pas franchi les étapes préliminaires, Paul Bérenger fait déjà des concessions sur les principes de démocratie. Maintenant, on peut prévoir la posture qu’adoptera son parti quand son sort dépendra du bon vouloir de Navin Ramgoolam. Voudra-t-il vraiment tenir tête à une hégémonie travailliste au cas où une alliance PTr-MMM arrivait au pouvoir ?

 

Le MMM souhaite que l’alliance soit consommée bien vite. Le leader du parti n’a pas dissimulé son désir ce samedi face aux journalistes. Si cette alliance se concrétise effectivement dans les jours qui suivent, il n’y a pas de raison pour que Paul Bérenger continue à siéger en tant que leader de l’opposition à la reprise des travaux parlementaires.

 

Pour son parti, c’est une question de décence ordinaire. Pour les Mauriciens, il s’agira surtout de préserver la dignité du Parlement.