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Petits arrangements, grands enjeux

5 juin 2014, 07:33

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Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre, avait prévenu Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis et fervent défenseur des droits de l’homme. Ceci devrait nous servir de mise en garde opportune alors que l’on se dirige vers un régime autoritaire avec la concrétisation probable d’une alliance PTr/MMM.

 

Les dirigeants des deux partis invoquent, pour justifier leur alliance en gestation, l’intérêt supérieur du pays. Ils tentent de nous convaincre que la sécurité économique et physique des citoyens est mieux garantie avec un gouvernement fort, capable de prendre des décisions impopulaires. Même si cela était vrai, l’histoire a montré que les régimes sans opposition ont une autre facette : la répression. Les libertés sont confisquées quand un Parlement est monocolore. Cela peut aller jusqu’à la suppression du droit de vote.

 

Non, on ne cède pas sa liberté pour sa sécurité. Si on le fait, on fi nit par perdre les deux. Du reste, peu importe les avantages qui sont offerts en contrepartie, un citoyen éclairé ne marchande pas sa liberté.

 

Ces notions de morale politique ne seront probablement pas présentes dans les esprits de ceux qui, au sein des comités exécutifs respectifs, seront appelés à entériner la future alliance PTr/MMM. Normalement, les militants suivront le choix de leur leader et les travaillistes sanctionneront machinalement la décision du chef. Par opportunisme, fanatisme ou suivisme. Mais qui fera prendre conscience à ces instances que les petits arrangements conclus entre les grands leaders menacent les libertés des gens ordinaires ?

 

La députée Nita Deerpalsing voit juste quand elle soutient que le PTr et le MMM ont une vision commune. On devine que le leader du MMM a dû changer de lunettes pour y parvenir. Mais, ce qui nous préoccupe c’est que, en sus de cette vision commune, les deux leaders pourraient développer une pensée unique. Malheur à celui qui s’y opposera.