Marqué par son échec à rassembler les partis de l’opposition et les syndicats, ne serait-ce que pour une action ponctuelle, le MMM sera contraint de revoir sa stratégie. Ce parti n’est plus sûr de pouvoir constituer une plate-forme commune pour proposer une alternance.

Tous lui ont tourné le dos et disent douter de la sincérité des intentions de Paul Bérenger. A ce stade, il ne leur demandait que de brandir quelques pancartes pour protester contre la fermeture du parlement. Il a essuyé ce revers à peine une semaine après que Navin Ramgoolam a refusé de signer l’accord que lui tendait le MMM. Les Mauves sont isolés davantage par la force des choses que par choix.

Infréquentable, le MMM ? On pourrait répondre par la négative au vu de la rencontre cordiale qui s’est tenue en fin de semaine dernière entre Paul Bérenger et Xavier Duval. Mais, derrière la façade fraternelle que les ennemis d’hier ont mise en scène, on devine les calculs d’un Duval requinqué par le succès de ses dernières sorties publiques.

Duval cherche probablement à profiter de la faiblesse du MMM et de la confusion que ses affinités fluctuantes ont semée parmi la base mauve. En se rendant chez Bérenger, il se réhabilite aux yeux de cette frange de l’électorat qui a déserté le PMSD dans les années 70 pour le MMM. La rencontre à Riverwalk pourrait constituer la première étape de la réconciliation du PMSD avec son électorat historique.

En tout cas, une stratégie transparente se dessine au sein des Bleus. Duval veut réinventer une nouvelle marque, celle du PMSD 2014. En évacuant les vétérans, en faisant de la place aux jeunes, en se positionnant comme protecteur des minorités, et en rappelant sa contribution à la zone franche et au tourisme, le PMSD entend retenir l’attention.

Toute remontée du PMSD ne peut se faire qu’aux dépens du MMM. C’est le principe des vases communicants. Si cela s’avère, le parti de Bérenger se sera encore fait rouler dans la farine.