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Déni de démocratie
Vue sous un angle au moins, la situation en Thaïlande après le coup d’État du 22 mai est plus avantageuse que la nôtre. À Bangkok, l’auteur du putsch a établi un calendrier pour le rétablissement de la démocratie. Il a annoncé qu’un gouvernement intérimaire sera mis en place d’ici septembre et que des élections générales seront organisées dans un an.
En Thaïlande, il y a donc un minimum de visibilité. En revanche, à Maurice, pays qui offre une illusion de démocratie au monde, c’est le trou noir. Personne ne sait quand le Premier ministre se décidera à rappeler le Parlement.
C’est le 15 avril que le Parlement s’est réuni pour la dernière fois. Aujourd’hui cela fera dix semaines que les élus profitent de vacances forcées. Quand le Premier ministre est interrogé sur la date de la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, il traite la question avec désinvolture. Il refuse d’en donner la moindre indication. Cela en dit long sur sa conception de la démocratie parlementaire.
La décision du Premier ministre de fermer le Parlement avait choqué beaucoup parce que l’explication officielle était loin d’être plausible. Il avait expliqué qu’il allait, toutes affaires cessantes, se pencher sur la réforme électorale. Qui peut croire qu’un Premier ministre est incapable de pratiquer le multitasking ?
La raison la plus probable de la fermeture du Parlement tient à un petit arrangement entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. Il aurait été incommodant pour l’un comme pour l’autre de se livrer à des joutes parlementaires simulées alors qu’ils étaient engagés dans un jeu de flirt en prélude à leur alliance projetée.
Si ce simple flirt a valu au pays un véritable déni de démocratie, avec un Parlement mis en veilleuse, on peut se demander ce qui se serait passé si le couple était parvenu jusqu’à la lune de miel.
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