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Vision Claire

26 juin 2014, 05:57

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On peut dire qu’il est un écolo-irresponsable. Hier, le ministre de la Pêche, Nicolas Von-Mally, a fait une virulente sortie contre l’interdiction des sacs en plastique à Rodrigues. Comme les commerçants de l’île, il a réclamé l’abrogation de cette mesure adoptée par l’Assemblée régionale.

 

De deux choses l’une. Soit le ministre ignore que le plastique peut être particulièrement nocif pour la santé et l’environnement. Soit alors, il se comporte en pur démagogue et règle ses comptes avec la majorité politique de l’Assemblée régionale sans se soucier du tort qu’il fait à l’environnement.

 

C’est en mars de cette année que le chef commissaire Serge Clair a pris la courageuse décision de bannir les sacs en plastique. La loi à cet effet est entrée en vigueur le 5 juin dernier, à l’occasion de la Journée de l’environnement. Von Mally fait campagne contre le chef commissaire et lui demande  de «cancel sa la loi ki pe traumatise dimounn la».

 

S’il voulait être pédagogue et pas démagogue, le ministre aurait expliqué à la population de l’île que les sacs en plastique doivent être éliminés parce qu’ils sont un fléau pour l’environnement. Il aurait pu convaincre les Rodriguais qu’en dépit de quelques inconvénients mineurs, la mesure concernant le plastique est, à terme, profitable.

 

Elle vient compléter une série d’initiatives déjà lancées à Rodrigues, toutes allant dans le sens du développement durable. Les projets écologiques existants dans l’île témoignent d’une réelle volonté politique d’agir. À la place de slogans creux, tel le MID, les Rodriguais multiplient des chantiers écologiques : fermes éoliennes, stations de dessalement d’eau de mer, collecte d’eau de pluie, panneaux photovoltaïques, etc.

 

Il y a une semaine, la commission de la pêche à Rodrigues, consciente de la fragilité des coraux, a organisé un atelier sur la protection du récif. Gageons que le ministre de la Pêche ne s’inquiète pas, lui, de la destruction des récifs mauriciens autrefois très riches en espèces marines. Il préfère utiliser son temps pour défendre le plastique polluant.