L’avantage avec Internet, c’est que tout devient quantifiable, mesurable, repérable. Grâce à notre siteweb lexpress.mu (premier site mauricien en termes de news), notre groupe de presse dispose d’outils pointus pour comprendre ce que les lecteurs attendent et recherchent. Nous savons de manière précise qui sont ceux et celles qui viennent sur notre site, pour rechercher tel article ou telle vidéo, le temps qu’ils passent sur les différentes rubriques, leur pays d’origine (40 % proviennent de l’étranger), etc. Et c’est ainsi que nous constatons que la chose politique, même si elle agite toujours les internautes (surtout ceux qui sont hors de Maurice), perd de son rayonnement. Les micro-événements d’avril 2014 à ce jour commencent manifestement à lasser le public.

Ainsi, un épervier lancé sur les statistiques d’audience des vidéos se trouvant sur lexpress.mu nous aura ramené quelques chiffres plutôt stupéfiants, mercredi après-midi, même s’ils illustrent une tendance visible depuis quelques années déjà.

La vidéo de la dernière conférence de presse du Premier ministre, annonçant que le Parlement allait être rappelé le 4 juillet prochain, après des semaines d’hibernation, afin de voter «The Constitution (Declaration of Community) (Temporary Provisions) Act 2014», a été lancée sur lexpress.mu à 21 h 11 mardi soir. A 13 heures, le lendemain, elle avait été visionnée 645 fois. Ce n’est pas mal ! Cette vidéo, condensée en 1 minute et 5 secondes, avait, de ce fait, peu de chance de décourager un internaute de par sa durée.

En parallèle, la vidéo d’une sortie de route spectaculaire à d’Epinay, qui a été publiée sur lexpress.mu quelques minutes plus tard, soit à 21 h 30 mardi soir, avait été visionnée par 4 328 internautes à la même échéance ! Cela fait presque sept fois de plus d’audience. Pourtant, personne n’était mort, il n’y avait même pas de blessé grave et cette vidéo n’était même pas commentée par un journaliste !

Dès lors, comment expliquer ce décalage assez étonnant ? On peut naturellement faire allusion au sentiment de trop-plein après les tergiversations récentes, les zigzags et les on–off alternant les «remakes» recrachés et les loyautés de longue date récemment défaites. Mais, il y a, pourrait-on penser, bien pire, car ce «trop-plein» ne date pas de cette année. Il peut, de manière encore plus plausible, être un signe de la saturation cumulée depuis 40 ans déjà, de ce peuple d’avec ses politiciens.

Force est de constater qu’ils s’incrustent partout et interviennent dans tout. De la messe de la Saint Louis au bulletin d’informations quotidien de la MBC, des nominations de toutes sortes aux seuls avis apparemment «autorisés» sur tant de questions, de la production virtuelle de «hubs» de toutes sortes aux rubans coupés par kilomètres, de leurs conférences de presse de chaque samedi à leur 1er Mai pathétiquement kidnappé des travailleurs, des «Unes» des journaux qui se les montent en épingle aux administrations régionales sous influence eux aussi ; nos politiciens s’activent à créer l’overdose dont nous voyons les séquelles ces jours-ci. Les hommes de pouvoir n’ont plus nécessairement le savoir, le rayonnement ou la sagesse qui inspire, stimule, transporte, élève, émule, excite ! Plus même suffisamment pour damer le pion à une banale sortie de route, apparemment….

A bien y voir, c’est grave et il faut sûrement laisser respirer ce pays, autrement qu’au travers du seul anonymat des blogs et des phone-ins de radios privées… Et ce n’est pas Ploum- Ploum, Gro Cretin ou encore Momo de Chamouny qui nous diront le contraire !