Ce n’est pas une action anodine mais elle n’est pas non plus une mesure révolutionnaire. Le projet d’un mini-amendement à la Constitution, qui sera présenté ce vendredi au Parlement, est un pas dans la bonne direction mais ce n’est qu’un tout petit pas, une démarche temporaire. Pour enlever le poison du communalisme il faut des actions autrement plus audacieuses.

Le Constitution (Declaration of Community) (Temporary Provisions) Act 2014 a valeur de symbole certes. Il permettra à tout citoyen qui le désire de se porter candidat aux prochaines législatives sans avoir à décliner son appartenance ethnique. Ce qui est louable. Toutefois, dans la pratique, cette disposition n’est pas susceptible d’avoir le moindre effet, les principaux partis ayant déclaré que leurs candidats ne s’en prévaudront pas.

Ce changement aurait eu davantage de valeur aux yeux des défenseurs de l’unité nationale s’il était le résultat d’une initiative spontanée d’une classe politique devenue consciente de la nécessité de faire avancer la cause du mauricianisme. Ce n’est pas le cas. Contraint de respecter le «Pronouncement» du Comité des Nations unies sur les Droits de l’Homme et dans le sillage de la plainte déposée en Cour suprême par Rezistans Ek Alternativ, le gouvernement était acculé. Il était forcé de présenter un amendement, fûtil mini.

Par contre, il fut un temps où une jeune génération de politiciens, dont on admirait l’héroïsme, pouvait s’engager au front dans le combat contre le communalisme sans y être obligés. Ils faisaient des choix en accord avec leurs convictions, des choix dépourvus de considérations communalistes. Le peuple admirable les suivait. Ainsi, quand le MMM, refusant la logique communale, accorde son investiture à Dev Virahsawmy en septembre 1970 lors d’une partielle à Pamplemousses-Triolet, 72 % des électeurs le soutiennent.

45 ans après, la force du MMM est consumée. Vendredi, il se contentera d’applaudir le mini amendement. Pour les maxi-changements, il va falloir patienter .