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Alors on plonge ?

1 juillet 2014, 06:08

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Arjen Robben est un footballeur fabuleux. Les matchs serrés qu’il a débloqués par une pirouette sont légion. Arjen Robben est un footballeur adulé. Par son talent incroyable et ce fameux pied gauche qui lui permet de dessiner des arabesques improbables. Mais, aussi, par cette faculté à aller provoquer, dans le bon sens du terme, les joueurs adverses jusqu’à leur point de rupture.

 

Mais Arjen Robben est aussi un football irritant. Lui ne mord pas comme l’autre, il est plus malin. Il est infiniment plus vicieux. Tellement vicieux, et tellement plongeur, qu’il a été voué aux gémonies pour le penalty obtenu dans les dernières minutes du match pour le Mexique. Or ce penalty-là y était, il n’y a pas l’ombre d’un sombrero mexicain dessus. Mais il y avait un doute raisonnable, on va l’appeler désormais le doute Robben !

 

Pour l’ensemble de son oeuvre (le plongeon de la première mi-temps mériterait un Oscar) dimanche soir, Robben a terni la qualification de la Hollande, qui a paru solide, organisée, maîtrisant mieux l’enjeu. Arjen Robben, qu’un brin d’herbe mal coupé ferait tomber dans une surface de réparation, nuit à son talent comme l’ami Suarez. L’un comme l’autre n’a pas besoin de ces aspérités pour régner sur la planète football. Mais plonger leur entourage dans l’embarras semble être une marque de fabrique. On évitera donc de donner Robben en exemple. C’est dommage, infiniment dommage.

 

Passionnons-nous plutôt pour Luis Van Gaal – les fans de Manchester United peuvent se frotter les mains – le maître tacticien néerlandais dont la griffe, sur cette qualification est plus qu’évidente. Le système de jeu mis en place par LVG et qui évolue au fil des matches et de leurs exigences est un modèle du genre. Le plus extraordinaire dans l’histoire c’est que les joueurs qu’il a à disposition semblent aussi à l’aise en 4-3-3 ou en 4-4-2, quand ce n’est pas en 3-5-2. Les Pays-Bas, toujours enterrés mais jamais morts, sont redoutables en ce moment. Les joueurs semblent portés par une foi inébranlable dans leur destin et l’énorme seconde mi-temps dont ils nous ont gratifié les installe sérieusement parmi les favoris de la compétition.

 

Dans de telles conditions il aurait fallu que le Mexique parvienne à élever son jeu par rapport au premier tour pour perturber la belle mécanique orange. C’était manifestement au-dessus des Mexicains qui, à mesure que le match avançait, perdaient leur football et leurs moyens physiques. Les valeureux Mexicains auront toujours la satisfaction d’avoir illuminé cette Coupe du monde par leur football plaisant et pimenté.

 

Sur la route des Néerlandais va, donc, se dresser la surprenante équipe de Costa-Rica. Même à dix, Bryan Ruiz et sa cavalerie légère y ont cru jusqu’au bout pour prendre le dessus de cette équipe grecque accrocheuse qui n’a jamais pu profiter de sa supériorité numérique. Et quand la volonté n’y suffisait plus, le Costa Rica a pu compter sur la maladresse des Grecs (contre-attaque éclair à 5 contre 2 vendangé à la 112e minute). Et quand on a un ange gardien aussi inspiré que Keylor Navas dans ses buts, il n’était pas nécessaire, non plus, de prier lors des coups de pied au but.

 

On aime cette Coupe du monde qui sourit aux petits. Ça ne va, sans doute, pas durer. Mais quel plaisir intense que de voir ces équipes dites petites tracer leur voie avec gourmandise dans cette compétition. Sans tricherie, sans morsure et sans plongeon…

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