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Passions identitaires

3 juillet 2014, 07:44

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Alors que le MMM s’agite beaucoup pour créer l’illusion d’un événement historique, le PTr reste discret sur le mini-amendement constitutionnel qui sera présenté au Parlement demain. Les tempéraments contrastés de Paul Bérenger et de Navin Ramgoolam expliquent en partie ces postures divergentes. L’un est impétueux et l’autre sobre.

 

Une seconde raison serait derrière le silence des travaillistes. Elle tiendrait au sentiment d’échec que ceux-ci éprouvent par rapport à la question. Le PTr est conscient qu’il termine un nouveau mandat sans pouvoir réaliser la grande réforme qu’il promet depuis dix ans, celle du système électoral.

 

Tout ce qui est prévu pour demain, c’est un petit bout d’amendement qui rend facultative la déclaration d’appartenance ethnique au moment de déposer une candidature pour les législatives. Cette disposition cosmétique a des conséquences limitées. Elle n’affectera en rien le Best Loser System, la véritable plaie.

 

À partir des positions exprimées jusqu’ici, on peut conclure qu’aucun des grands partis n’ira jusqu’au bout de sa propre logique. Ils voteront en faveur de l’amendement mais leurs candidats vont néanmoins déclarer leur appartenance ethnique. Seuls les candidats de quelques partis marginaux refuseront de décliner leur groupe ethnique. Par conséquent, le mini-amendement n’aura aucun effet sur la composition du futur Parlement.

 

Ce mini-amendement pourrait cependant avoir une «unintended consequence». Il est susceptible de révéler une facette honteuse du pays : quand la Constitution leur donne le choix, la majorité de nos politiciens vont préférer affirmer leur identité ethnique plutôt que de se proclamer Mauricien à part entière.

 

Déjà, en prélude à ce mini-amendement, les affirmations identitaires se multiplient. Mardi dernier, un ministre expliquait sur les ondes d’une radio privée que son appartenance à un groupe spécifique était plus importante que sa citoyenneté mauricienne. Les passions identitaires s’avivent dans la circonstance. Ce qui a pu inciter certains dirigeants à préférer le silence à l’exubérance.