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Caresse en direct

6 juillet 2014, 03:18

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Caresse en direct

Les images «live» des débats parlementaires sur le mini-amendement «historique», diffusées vendredi par la MBC, sont édifiantes. Sans doute parce qu’elles n’ont pas été éditées par Dan Callikan. Mais elles auraient davantage parlé si les autres caméras de la presse indépendante, dont celles de LSL Video (voir plus bas), n’avaient pas été interdites d’accès. Les angles auraient été multipliés.

 

En fait, les images exclusives de la MBC nous éclairent sur les dernières lignes de démarcation entre les quatre principaux partis politiques (un au pouvoir et trois dans l’opposition) et le «body language» de leur leader respectif. Le gestuel spontané ment moins bien que le verbe rôdé de certains. En termes de vulgarisation et d’explications des positionnements et autres rapports de forces, elles font mieux que la plupart des analyses faites depuis avril 2014 quand le clignotant «on-off» a commencé à se dérégler.

 

Aujourd’hui, nous avons un leader de l’opposition et des oppositions éparpillées face à un gouvernement qui semble désemparé après le départ de ses béquilles. Cette situation inédite dans les rangs de l’opposition parlementaire a été rendue possible à cause d’un Paul Bérenger instable qui tantôt reçoit les partis de l’opposition chez lui pour dialoguer et qui tantôt les accule comme des adversaires au Parlement. Un leader de l’opposition qui caresse un chef de gouvernement dans le sens du poil, c’est toujours suspect et anti-démocratique. Un leader de l’opposition qui casse ses pairs de l’opposition, au lieu de les soutenir, c’est flagrant que le jeu est faussé. Et c’est la démocratie qui souffre car ceux qui sont payés pour faire un job font exactement le contraire puisqu’ils ont jugé que ce sera ainsi, qu’on l’accepte ou pas…

 

Au final, si Rezistanz ek Alternativ et l’ONU n’avaient pas chamboulé le calendrier de nos partis politiques, on n’aurait sans doute eu ni mini-amendement, ni réforme électorale. Pourquoi diable allaient-ils changer une formule qui leur a tant donné jusqu’ici ? Et je ne parle pas du fi nancement occulte des partis et de ces millions ramassés depuis la fin des années 60 à monter par quelques patronymes…

 

***  

 

Pendant ce temps, les prévisions de croissance (de 3,7 % à 3,3 %) et le taux d’investissement privé continuent de baisser ! Mais qui s’en soucie à pareille période d’accouplement ?

 

Une recente analyse des chiffres des Top 100 Companies (publiés dernièrement par Business Magazine) nous a produit le tableau d’une économie qui se cherche sans boussole aucune. Ce qui est préoccupant, ce n’est pas tant que nous sombrons, mais c’est le fait que nous disposons, à Maurice, d’un bon potentiel de croissance et de progrès économique (année après année, quelques solides résultats sont affichés), mais il nous manque un leadership fort et éclairé pour donner le la. Peut-on, enfin, évoluer vers du positif maintenant que le chassé-croisé entre l’ancien ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale est devenu chose du passé ? Comment éponger l’excès de liquidités qui est passé de Rs 8,7 milliards à Rs 9,9 milliards ? De qui viendra le changement de mentalité nécessaire pour nous faire atteindre un nouveau palier de développement ? Qui va convaincre nos jeunes qu’il nous faut booster notre productivité si on veut être partie intégrante d’un monde qui change ? Certainement le changement voulu ne viendra pas de ceux que nous payons depuis quatre décennies et qui nous ont conduit là où nous sommes, et probablement pas, non plus, du moins dans l’immédiat, de cette floraison de nouveaux regroupements qui aspirent à faire de la politique autrement mais qui, des fois, implosent avant même de se faire connaître. Il est grand temps que l’électeur blasé reprenne goût à séparer les quelques bons grains indigènes de nos ivraies légendaires…

 

Vidéos de la semaine

 

Même si les caméras de lexpress.mu - premier site d’informations sur le Web - ont été interdites d’accès au Parlement, lors des débats sur le mini-amendement constitutionnel, notre équipe a quand même produit une vidéo y relative. Autre vidéo qui vaut le détour est celle montrant des turfi stes au Champ-de-Mars dégoûtés de voir la série de récents scandales...