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Virage à 180°

7 juillet 2014, 07:19

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Virage à 180°

Sa métamorphose en Bérenger 2.0 est maintenant complète. Vendredi, au Parlement, le leader du MMM, Paul Bérenger, cita avec admiration des propos de Gaëtan Duval, un politicien qu’il a combattu férocement dans le passé. Il est allé jusqu’à demander au leader actuel du PMSD de s’en inspirer.

 

 

Pour faire plaisir au partenaire qu’il convoite tant, Bérenger se livrait à d’incessantes pirouettes depuis trois mois. Il était devenu insaisissable depuis le jour où il offrit un morceau de gâteau à SAJ avant de s’en aller tenter une nouvelle aventure. Ses contradictions, ses humeurs on/off et ses accommodements avec l’adversaire historique annonçaient une transformation. Il a maintenant achevé sa mue pour être totalement acceptable aux yeux de Navin Ramgoolam.

 

Lors de la présentation du mini-amendement au Parlement, c’est le leader de l’opposition, et non le chef du gouvernement, qui s’est attribué la mission de gêner les partis de l’opposition. Le lendemain, il récidiva, lors d’une rencontre avec la presse, en traitant le MSM et le PMSD de partis «archaïques» et «dépassés».

 

Pour bien montrer que le changement est total chez lui, le leader de l’opposition ne manifeste aucun signe de remords même si depuis le début de cette année il n’assume pas son rôle d’opposant. Dans les vraies démocraties, un leader de l’opposition n’a pas qu’un rôle protocolaire. Il interpelle le gouvernement sur tout ce qui va mal. Or, en six mois, Bérenger n’a pu poser que quatre questions timides au Parlement. En d’autres temps, ce dysfonctionnement aurait révolté le MMM et son leader.

 

Il est vrai, qu’en général, les politiciens déploient du talent dans l’inconstance. Néanmoins, le virage à 180° de Bérenger restera une des grandes surprises de l’histoire politique mauricienne. Car il s’agit là d’un personnage qui, en 45 ans de carrière, avait une ligne de conduite irréprochable. Il s’était construit une image d’homme de principe. Pas celui d’un opportuniste qui se précipite sur une voie rapide vers le pouvoir sacrifiant au passage ses valeurs.