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Luis Van Graal

À force de s’enthousiasmer, avec raison, pour les nombreux joueurs de talents qui illuminent nos soirées depuis le début de la Coupe du monde, nous avions fini par oublier que les équipes avaient aussi un entraîneur. Et que certains d’entre eux pouvaient même postuler à un espèce de nirvana footballistique tant leur science du jeu, leur gestion des hommes et la manière dont ils maîtrisent les enjeux sont exceptionnelles.
Cette catégorie d’entraîneur, ces professeurs-ès-football, se sont rappelés à notre bon souvenir avec les quarts de finale. Jurgen Löw, l’entraîneur de la Nationalmannschaft, s’en est ainsi brillamment sorti avec un coup de poker inouï face à la France. Samedi soir ce fut à Luis Van Gaal, le sélectionneur néerlandais, de nous donner une démonstration de ce que coaching veut dire.
Il n’en est pas, à dire vrai, à son premier coup de maître dans cette Coupe du monde. En huitièmes de finale, souvenez-vous, il avait profité de la pause hydratation, à un quart d’heure de la fin du match, pour changer le schéma tactique de son équipe face au Mexique, renversant du coup le cours du match.
Face à la brillante équipe du Costa Rica, grande révélation de ce tournoi, il a su attendre son heure pour opérer un changement de gardiens. À la dernière minute des prolongations s’il vous plaît ! Avouez qu’il fallait l’oser ! Même si on connaît, tous, les qualités du gardien de Newcastle dans cet exercice si particulier du tir au but. Comme un pan de mur qui Krul, il en était fini du rêve costaricain.
Le gentil monsieur assis sagement sur son banc de touche en costard cravate avec son calepin, sera-t-il, enfin, celui qui va amener la Hollande sur le toit du monde footballistique après trois finales perdues ? On le lui souhaite. Il le mérite en tout cas. Et les fans de Manchester United n’auront pas à trop à se triturer les esprits pour lui trouver un surnom. Il suffira d’ajouter un «R» à son nom.
Mais avant tout ça il faudra faire plier l’Argentine. Qui aura été dans le ton de ces quarts de finale : vainqueur par la plus petite marge mais un match sérieux, solide. Ce fut sans doute la prestation la plus aboutie de l’équipe menée par Lionel Messi jusqu’ici et cela n’annonce rien de bon pour ses adversaires.
Comme pour la France face à l’Allemagne, il n’aura pas manqué grand-chose à la Belgique. Mais le manque d’expérience on le sait, se paie cash à ce niveau. Les jeunes belges apprennent.
Les demi-finales s’annoncent, finalement, conformes à la logique. Maintenant, plus que jamais, tout va se jouer sur des détails. Les grands destins se jouent sur la gestion de l’infiniment petit. La recrée, on l’a compris, est finie. C’est désormais aux profs de parler.
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